SÉCURITÉ ALIMENTAIRE. --Hier matin, les huîtres et les moules prélevées sur le banc d'Arguin ont été déclarées impropres à la consommation. La profession réagit
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« Un moindre mal »
La
nouvelle est tombée hier matin. Les résultats des tests effectués par
le réseau de surveillance sanitaire de l'Ifremer, à partir d'huîtres et
de moules prélevées sur le banc d'Arguin, ont conduit le préfet à
interdire la pêche, le ramassage, le transport, l'expédition et la
vente de l'ensemble des coquillages de cette zone. Cela à compter de ce
jour et jusqu'à ce que les analyses pratiquées soient satisfaisantes.
Une
décision relevant du principe de précaution prise à la vue des tests «
biologiques » des mollusques prélevés le 21 juillet sur le banc
d'Arguin. Ceux-ci se sont révélés positifs, à savoir défavorables (lire
également en page 1-6). Les tests effectués sur les huîtres et sur les
moules de la zone de Grand Banc (intérieur du bassin d'Arcachon) sont
en revanche négatifs (favorables).
« Nous constatons que les crises débutent par Arguin, mais on n'en sait pas plus » (Marc Druart)
Sectorisation.
L'interdiction ne touche donc que les huîtres provenant d'Arguin : « On
ne va certes pas se réjouir, mais cette sectorisation est un moindre
mal, relevait hier Olivier Laban, vice-président de la Section
régionale conchylicole (SRC). Moindre mal dans la mesure où l'activité
ostréicole peut se poursuivre sur les autres parcs, sans problème ».
Cela
dit, et à l'instar des crises précédentes, l'inquiétude demeure : « Car
on ne sait toujours pas de quoi meurent les souris. À priori, il n'y a
pas de dynophisis. Et « rien » dans l'eau, dit le professionnel. Les
moules aussi sont fermées depuis trois mois sans qu'on sache pourquoi.
Et le fait que ce soit Arguin, donc l'entrée du Bassin qui soit touché
nous interpelle. Sans polémiquer, et nous n'avons aucun intérêt à le
faire, nous regrettons que l'Agence rançaise de sécurité sanitaire des
aliments (AFSSA) n'ait pas inclus le Wharf de la Salie dans son
programme de recherches. »
« Soyons optimistes ».
Olivier Laban qui doit aujourd'hui se rendre à Paris pour évoquer avec
le ministre la mortalité des huîtres dans les bassins ostréicoles
français essaiera d'aborder ce problème.
Marc
Druart (président démissionnaire de la SRC, il assure l'intérim jusqu'à
l'élection d'un nouveau président, au mois d'août) se félicitait de la
décision de ne fermer qu'Arguin : « Il faut remercier ici le préfet et
le sous-préfet qui ont plaidé notre cause. C'est une bonne chose ».
Désabusé : « Bien sûr, cela ne règle rien au plan général… Nous ne
savons toujours pas ce qui se passe. On en est hélas au même point
qu'il y a trois ans. Nous constatons que les crises débutent par
Arguin, mais on n'en sait pas plus. »
Même
sentiment chez Gérard Garrigues, président du Syndicat ostréicole de La
Teste : « Il fallait prendre cette solution, ne fermer que Arguin. Mais
c'est dommage, c'est un peu la vitrine du Bassin pour le consommateur
avec l'océan, etc. Pourtant tous nos malheurs viennent apparemment de
là, sans qu'on sache pourquoi… »
Bref,
le moral n'est pas (tout à fait) en berne chez les ostréiculteurs : «
Soyons optimistes, lançait hier Géraldine. Il faut espérer. À midi,
j'ai servi des huîtres du Courbey en dégustation. Les gens se sont
régalés. Mais on a toujours l'épée de Damoclès sur la tête, ne rêvons
pas ! »
Prochains résultats fin juillet. Et pour s'affranchir de cette menace une seule solution : deux analyses biologiques successives négatives. Si un seul test suffit à prononcer le principe de précaution, deux doivent le lever. Et les résultats des prochains prélèvements seront connus jeudi 31 juillet.