Terrain a commencé à voir le jour en mai 2020, soit en pleine période de remise en question de nos sociétés alors que, pour une grande partie d’entre nous, il fallait restreindre nos libertés et, surtout, accepter de se voir limiter ainsi, tous ensemble et séparément à la fois.
Parmi les influences citées par le groupe, la compositrice japonaise Midori Takada, le réalisateur soviétique Andrei Tarkovsky ou encore l’artiste britannique John Akomfrah sont de manière incontournables présents dans les trois volets de Terrain, car ils ont été composés tels des conversations entre les membres, chacun ajoutant sa « réponse » à ce qui a été fait précédemment, et ainsi de suite jusqu’à ce que l’œuvre soit jugée finie. Une conversation essentiellement à deux, Duncan Bellamy et Jack Wyllie s’étant occupés de l’essentiel de la musique, que ce soit la composition, l’interprétation ou la production.
J’ai énormément écouté, depuis leur sortie respective, Untitled (AITAOA #2) et Memory Streams. Terrain m’a demandé une certaine adaptation, pour deux raisons : j’ai eu un sentiment de retrouver Manu Delago et son magique Circadian, en particulier pour le morceau d’ouverture « I » ; de plus, avec trois morceaux durant entre 10 et 20 minutes, j’ai d’abord été quelque peu déboussolé. Mais dès ma seconde écoute, chacun des trois morceaux m’a percuté à son tour.
Je ne peux plus être objectif avec Portico Quartet, car ils sont tout simplement l’une de me références dans le jazz actuel. Surtout, je ne pense pas avoir les mots pour cette œuvre que j’ai à peine découverte.
(in Heepro Music, le 14/06/2021)
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