LA SANTÉ, L'HYGIÈNE ET LA TOILETTE. La santé consiste bien sûr à avoir un esprit sain dans un corps sain : Mens sana in corpore sano.
L'hygiène a beaucoup d'importance autrefois, et même durant la période où les bains sont décriés par le clergé, ce qui est le cas surtout au XVIIe siècle (voir sur l'hygiène au temps de Louis XIV cet article de plume-dhistoire.fr), ceux-ci restent un outil thérapeutique prescrit par les médecins. Le XIXe siècle, fait de l'hygiène une véritable mode, et Louis Pasteur (1822 - 1895) apporte de grandes avancées à la médecine dans ce domaine, tellement que l'on s'est mis à tout désinfecter frénétiquement, faisant une véritable guerre contre le vivant, en répandant sur la terre des pesticides de toutes sortes, ainsi que du béton et du bitume lisses et froids, en javellisant largement et en n'acceptant plus rien de vivant autour de soi si ce n'est soi-même et nos semblables. Bien sûr il ne s'agit pas là de pratiques hygiéniques, mais tout au contraire extrêmement sales. La malpropreté c'est aussi toute cette pollution, dont une grande partie reste invisible et que l'on répand sur les quatre éléments (la terre, l'eau, l'air et le ciel) qui nous entourent et en nous-mêmes. Nous avons créé un monde qui est le contraire d'un monde sain. Organiser, gérer... cela est devenue une véritable maladie... surtout lorsque cela l'est par des imbéciles. Le savoir est une chose importante dans le domaine de l'hygiène, c'est-à-dire la connaissance de soi-même et de ce qui nous entoure non pas afin de l'exploiter mais de vivre en harmonie avec, dans des rapports harmonieux d'échanges.
LA PROPRETÉ. Je me répète : Beaucoup croient que la propreté consiste à tuer une grande partie du vivant : tout javelliser, désinfecter, désherber, couvrir la terre de pesticides, de béton, de bitume, etc. Pourtant faire cela est sale, et même très sale. La propreté est avant tout un état d'esprit, et c'est comme cela qu'elle était considérée en France jusqu'à récemment, un état d'esprit qui consiste à garder son âme, son corps, son accoutrement et son environnement propres, soignés, sains et lumineux, remplis de joie et de plaisirs.
LE NATUREL. Dans l'Ancien régime, et cela déjà au Moyen Âge, la propreté consiste avant tout à conserver de la mesure, c'est à dire être en accord avec ce que l'on est, et approprié avec l'environnement. Notre nature est notre naturel. Être naturel ne consiste pas à être négligé mais en harmonie avec ce qui nous est propre (ce n'est pas pour rien que j'emploie ce mot) et approprié (idem) avec la situation. Encore une fois, il s'agit de distinguer et ici particulièrement de proportionner.
L'HABILLEMENT. L'habillement est une partie de l'élégance. De nos jours, non seulement on s'habille mal, mais avec des vêtements souvent polluants qui s'entassent dans nos placards. Les philosophes ne sont pas connus pour leur élégance vestimentaire. C'est même souvent le contraire. Par Diogène Laërce, qui est comme vous le savez ma référence principale dans ces articles sur la philosophie de l'élégance, on apprend pourtant que certains soignent leur habillement. Sur Aristote il est dit : " Timothée dit, dans les Vies, qu'Aristote, le plus illustre des disciples de Platon, [...] était toujours vêtu avec recherche, portait des anneaux et se rasait la barbe. " (Source) D'autres sont présentés de la même manière, mais la plupart sont assez indifférents sur le sujet. Par exemple, sur Aristippe il est écrit : " On rapporte que Straton (Platon selon d'autres) lui disait, à propos de cette mobilité de caractère : "Il n'y a que toi pour porter également bien la pourpre et les haillons." ".
Le philosophe ne se peine pas de sa condition. Amoureux de vérité, il ne cherche pas à faire semblant. Il se voit et voit autour de lui les choses telles qu'elles sont, distinctement, sans les juger. Ami avec lui-même, il le reste quelque soit la condition où il se trouve. Comme le dit un passage de l'Ancien Testament, cité de mémoire : Rien d'extérieur à l'homme ne peut le profaner ; seul ce qui sort de lui peut le faire.
LA BEAUTÉ. Je reviens un peu sur la beauté, car Aristote " disait que la beauté est la meilleure de toutes les recommandations. D'autres prétendent que cette définition est de Diogène... " On lui demandait pourquoi on aime à être longtemps dans la compagnie de la beauté : " C'est là, dit- il, une question d'aveugle. "