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Cameroun – Examens officiels : Remous autour du baccalauréat général 2021

Publié le 14 juin 2021 par Tonton @supprimez

Préparés aux épreuves de type approche par compétences, les candidats à cet examen ont découvert avec étonnement certaines épreuves du modèle de l’ancienne méthode.

La session 2021 des examens officiels a livré ses premières impressions avec le passage des épreuves écrites notamment pour les candidats au baccalauréat de l’enseignement secondaire général(Esg). Avant le terme des épreuves, des voix se sont levées pour dénoncer des manquements observés au cours de l’examen avec en première ligne la structure de certaines épreuves. Ce qui a suscité l’indignation des candidats et enseignants. Dans les fora, sur les plateformes, les candidats s’exaspèrent. « J’ai été surprise de voir l’ancienne méthodologie sur l’épreuve. Nous n’avons pas appris cela en classe. J’ai eu des difficultés à traiter cette épreuve de géographie. Cela s’est répété en Ecm », raconte Christine A., candidate au baccalauréat série A. « Les épreuves ne sont pas en Apc, on dirait un baccalauréat surprise », relève un autre candidat. Une situation qui trouve tout de même l’acquiescement des redoublants. « Je redoutais les épreuves de type Apc parce que je suis à ma deuxième tentative. Le fait d’affronter certaines épreuves avec la méthodologie que je maîtrise le mieux m’a conforté », commente Paul N.

Les enseignants ne sont pas restés indifférents à l’indignation de leurs élèves. « Nous enseignons l’Apc depuis la première année, nous sommes en Terminales. Je crois que c’est le boycott. Ce n’est pas ce que j’ai enseigné à nos élèves. Comment allons-nous corriger ce que nous n’avons pas enseigné aux élèves ? Qui est responsable de ça ? », interroge un enseignant de géographie. « C’est grave. On ne peut pas enseigner une chose et évaluer sur une autre. Nous attendons la décision de la hiérarchie », renchérit son collègue. Le sujet est sensible, nous fait remarquer une source proche de l’inspection pédagogique nationale. « Nous sommes en période de transition surtout pour les classes de Terminales entre la pédagogie par objectifs(Ppo) et l’approche par compétences(Apc). Il existe un texte qui souligne que lorsqu’on est en transition, on prépare les candidats pour les deux systèmes. Sinon ceux qui reprennent par exemple, il seront un peu lésés. Il faut un temps de préparation », indique dubitative la source.

Les sujets par vagues

L’examen baccalauréat Esg a aussi connu des couacs sur le plan matériel. « Il y’a les sujets qui ne sont pas arrivé en totalité. On les a reçu en deux vagues ce qui n’est jamais arrivé. Les années antérieures, les épreuves étaient reçues une semaine à l’avance et sécurisées dans les salles blindées », se plaint un chef de sous-centre d’examen. Selon le responsable en charge de la communication à l’Office du Baccalauréat du Cameroun(Obc), Urbain D’Assise Voula, la distribution et les délais des épreuves dans les sous-centres sont un apanage de l’Obc. Avec la fuite des épreuves observée lors de la dernière session, ceci pourrait être une stratégie. « Cela ne doit pas faire l’objet d’intrigues, le plus important c’est que les candidats aient les sujets à temps. Les sujets peuvent arriver la veille ou le jour même, vous savez ce que nous avons connu la session dernière, ça peut être une technique mise sur pied pour éviter certaines choses ne se reproduisent », explique Urbain d’Assise Voula.
Des chefs de sous-centres ont par ailleurs reçu certains sujets en quantités insuffisantes.

Cette situation qui n’est pas nouvelle trouve une explication dans le dépôt tardif des dossiers par certains candidats. « Cela se justifie par le fait qu’il y ait des retardataires. Nous avons le nombre d’inscrits dans un centre pour une matière, toutefois, on ne peut pas empêcher que les élèves composent, on les admet, on va réguler leur situation après. Mais ceux qui vont multiplier les épreuves, on la liste avec le nombre d’inscrits », fait savoir le responsable de la communication de l’Obc. Il précise que les chefs de centre peuvent multiplier les épreuves pour le surplus des candidats une fois l’enveloppe ouverte pas avant. Ceci en présence du chargé de mission. La prise en charge des surveillants vient rallonger la liste des manquements connus au cours de cet examen. « Les surveillants n’ont pas été payés. Habituellement, ils reçoivent leur paie à la fin de l’examen, ce qui n’est pas encore le cas. On n’en parle même pas », confie un chef de sous-centre. Les avis restent partagés sur la méthode de correction de l’examen du Baccalauréat de l’Enseignement secondaire général.

Cécile Ambatinda


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