Le Comité exécutif national a rejeté la proposition du Sdf Littoral ce samedi pour vice-de forme après une sentence du Chairman.
La guéguerre entre le premier Vice-président national du Social democratic front et le président du Sdf dans le Littoral a reçu une réponse de la part du Comité exécutif national. L’organe dirigeant de la formation politique s’est en effet prononcé ce samedi 12 juin à Yaoundé contre la demande d’exclusion de Joshua Osih des rangs du Sdf. Un rejet motivé par un vice de forme. En effet, selon le Conseil exécutif national, le quorum n’avait pas été atteint au cours de la réunion du Sdf Littoral qui avait conduit à l’auto-exclusion de Joshua Osih. 13 personnes sur les 27 au minimum exigées (soit 1/3 des 80 délégués requis) par les textes du parti étaient présentes à ladite rencontre.
Dans les coulisses d’une réunion où la presse a été tenue à bonne distance, il se dit toutefois, que le Chairman aurait sauvé la tête de Joshua Osih en interdisant que l’affaire soit abordée dans le fond et qu’il y ait un débat sur le 8.2. Un geste qui serait survenu après avoir tenté sans succès de réconcilier les deux protagonistes.
La bataille continue
Une décision qui a déplu au président du Social democratic front dans le Littoral, initiateur de la demande d’application du 8,2. L’honorable Jean Michel Nintcheu s’est en effet fendu d’une déclaration sur les réseaux sociaux criant à l’injustice. «Le Sdf Littoral a joué sa partition à savoir appliquer le 8,3 contre un militant qui présente la particularité de nuire considérablement et de façon permanente à l’image du parti. Le Nec en a décidé autrement. Les militants en particulier et le peuple épris de changement en général vont certainement tirer les conséquences qui s’imposent. La lutte pour un changement véritable dans notre pays continue malgré les vents et marées entretenus par ceux qui trouvent leur compte dans le statut quo au détriment de l’immense majorité des Camerounais», a indiqué le député sur sa page Facebook.
En rappel, c’est le 8 mai 2021 que le dossier de Joshua Osih avait été confié à la cellule juridique du SDF pour examen. Cette dernière avait 3 semaines pour rendre son verdict. En effet, c’est un Comité exécutif extraordinaire de la région du Littoral qui avait conduit à la demande d’exclusion définitive du député du SDF. Une démarche dont la tête de file est le député du Wouri-Est et président du SDF dans le Littoral, l’honorable Jean Michel Nintcheu. La guerre entre les deux hommes a pris une nouvelle tournure au mois de mars dernier. Le député du Wouri-Est accusait le candidat malheureux à la présidentielle de 2018, d’avoir pactisé avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). «Osih c’est un petit mafieux. Je vais vous faire une révélation. Je n’ai pas l’habitude de parler. Que Osih vous dise, 4 jours avant l’élection présidentielle, ce qu’il faisait au Cabinet civil.
Ce qu’il faisait, qui est ce qu’il a rencontré, dans quel contexte, qui était l’adversaire à abattre ? Combien est ce qu’il a reçu pour mettre les gens dans les bureaux de vote ? Pour jouer au partenaire de Monsieur Biya » déclarait Jean Michel Nintcheu sur les antennes de la Radio Equinoxe le 16 mars 2021. Ajoutant en outre : « Je suis prêt à tout moment à faire une confrontation avec Osih. D’ailleurs deux 3 ans, on demande à Osih de faire le rapport de l’élection présidentielle 2018, il ne l’a pas fait. Si l’avait fait, 3 ans après on ne continuerait pas à lui demander de le faire. Osih a trahi tout le peuple camerounais, il a trahi la confiance que nous avons placée en lui en 2018 en prenant l’argent à l’adversaire pour se faire laminer dans les élections. Osih a trahi la confiance du peuple Camerounais. C’est pour cela que Osih ne vaut même plus le prix du papier sur lequel est écrit son nom… »
Des accusations qu’avait alors réfutées l’honorable Joshua Osih. Dans les colonnes de Jeune Afrique, le premier Vice-président du SDF avait assuré qu’il n’était pas opportun pour le SDF de collaborer avec le régime en place. « Le SDF ne collabore pas avec le régime de Paul Biya : nous ne sommes pas dans le gouvernement, nous ne sommes que dans les institutions, au même titre que le Rdpc. » Face à sa condamnation pour avoir signé la lettre adressée au Congrès américain en février dernier, il avait déclaré ne pas regretter son geste : « Si vous me le redonniez demain, je le signerai à nouveau. Ceux qui jouent avec la vie des gens en alimentant cette guerre à des fins politiques doivent être stoppés. C’est dangereux et nauséabond ».