L’un des meilleurs moyens de faire de bonnes découvertes littéraires est sans aucun doute de prendre un livre au hasard et de le lire sans savoir préalablement ce qu’il contient ; c’est comme ça que j’ai découvert Crime et Châtiment de Fiodor M. Dostoïevski, Les Raisins de la Colère, De John Steinbeck, et il y a peu de temps, un poème, La Rose et le Réséda de Louis Aragon.
Je ne peux pas vous retranscrire ici ce poème (vous pouvez toutefois le lire en ligne), mais je vais vous parler de son auteur.
Qui est Aragon ?
Louis Aragon est né le 3 octobre 1897, vraisemblablement à Paris.
Fils illégitime de Louis Andrieux, député, et de Marguerite Toucas-Massillon, une jeune bourgeoise de plus de trente ans la cadette de son amant.
Son nom, Aragon, est, semble-t-il, choisi par son père, ex-ambassadeur d’Espagne, en souvenir en souvenir de la région du même nom.
Il fréquente à l’école primaire Pierre et Jacques Prévert, puis en école de médecine, André Breton et Philippe Soupault, ces deux derniers étant avec lui les fondateurs de l’école poétique du surréalisme, ou « Dadaïsme ».
Il est mobilisé en 1917, et sert comme brancardier sur le front à partir du printemps 1918 ; il restera traumatisé toute sa vie par la vue des corps déchiquetés. Il reçoit la croix de guerre, et sera démobilisé en été 1919.
Il publie en 1920 son premier recueil de poésies, intitulé Feu de Joie, puis encore quelques romans et autres recueils de poèmes. Après une rupture amoureuse difficile, il se plonge dans la lecture des grands penseurs communistes, Marx, Engels, Lénine, Proudhon, etc. et adhère à l’idéologie , qu’il ne reniera jamais ; il part en voyage à travers toute l’Europe avec sa maîtresse. En 1926, et à son retour en 1927, il s’inscrit au parti communiste.
Il publie anonymement en 1928 une nouvelle, Le con d’Irène, qui est aussitôt interdite par la censure. Ruiné, il se découvre juste après cocu et tente de se suicider, à Venise.
Il rencontre deux mois plus tard Elsa Triolet, à Paris, celle-ci deviendra sa compagne jusqu’à sa mort, mais il ne l’épousera qu’en 1939.
Il rompt avec le surréalisme en 1931, et se rattache au réalisme socialiste.
Sa poésie devint peu à peu traditionaliste et nostalgique, s’orientant parfois (surtout à la fin de sa vie) vers une réflexion romanesque sur l’art et l’écriture.
Il est mobilisé en 1939, comme médecin puis envoyé en Belgique. Son unité est prise dans la poche de Dunkerque. Il en est évacué avant d’être débarqué à Brest quelques jours plus tard.
Il entre dans la clandestinité en tant que résistant en 1943 (date à laquelle il écrit La Rose et le Réséda,).
Il écrira encore quelques romans après la guerre, et mourra en 1982 (on a paradoxalement peu d’informations sur cette période de sa vie).
Voilà pour l’histoire rapidement résumée d’un des plus grands artistes du XXe siècle ; néanmoins, le meilleur conseil qu’on puisse vous donner à son propos, c’est à n’en pas douter d’aller lire sa poésie et ses figures de style.
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