Magazine Société

Cameroun – Litige foncier : Un sexagénaire expulsé de son domicile à Bafoussam

Publié le 11 juin 2021 par Tonton @supprimez

Il a été débusqué de l’immeuble familial il y’a quelques semaines par le nouveau acquéreur après la vente de l’édifice par sa sœur sans son avis.

Jean Nanguem est désormais sans abri. Il a été expulsé du domicile familial par les émissaires du nouvel acquéreur, à la personne de Bruno Kounga, demeurant à Douala. Ce plaignant traîne désormais avec lui de nombreux documents de justice et de son immeuble bâti vendu. Depuis son expulsion, cet homme âgé 67 ans dit avoir déposé une plainte via son conseil au tribunal de Grande instance de la Mifi. Avec en objet : « plainte avec constitution de partie civile contre les nommés Djoumessi epse Foham Suzanne, Kounga Bruno, Maître Tchouassi Anatole, Djinang Nanguem Gisèle, Sandjo Séraphin Muna Epoh et autres pour coaction de faux et usage de faux en écriture privée et de commerce, vol, déclarations mensongères, atteinte à la propriété foncière et domaniale, pillage en bande et complicité ». Selon les explications de ce dernier, Suzanne Djoumessi aurait dérobé sa carte nationale d’identité afin de se faire établir une fausse procuration en son nom, dans le cadre du processus de vente de cet immeuble d’une superficie restante de 604m2, sis au lieu-dit lotissement initial, formant le lot no20/A, arrondissement de Bafoussam 1er, immatriculé le 28 janvier 1974 au livre foncier du département de la Mifi, volume IX, folio 180, sous le numéro 1778.

« Mon objectif est de permettre que toutes les générations bénéficient de ce bien familial. Mon papa nous avait instruit de ne jamais vendre ses biens. Je ne comprends pas pourquoi ma petite sœur a décidé de vendre cet espace en complicité avec ma fille sur la base des faux documents. Pourtant, elle pouvait venir vers moi pour qu’on s’entende sur les moyens à adopter pour trouver des solutions à son problème financier s’il y en a un. Si l’acquéreur n’avait pas engagé les travaux, je ne serai pas informé. Face à ces faits infractionnels, je viens de saisir le gouverneur de la région de l’Ouest, le préfet de la Mifi et le sous-préfet de l’arrondissement de Bafoussam 1er par correspondances pour cette affaire déjà portée au juge du tribunal de Grande instance de la Mifi », a-t-il engagé. C’est la deuxième fois que ce litige foncier a été porté à l’attention des juridictions de Bafoussam. La première fois, c’était Eric Lechancelier Kouwo Fotso, un cousin éloigné de Jean Nanguem. Ce dernier avait été débouté par jugement n°805/C rendu le 13 Avril 2017.

« Pour l’avoir acquis par mutation après le décès de leur défunt père Foutze Jean, suivant jugement no198/C rendu le 14 février 2019 par le tribunal de premier degré de Bafoussam, appuyé par le certificat de non appel du 07 mai 2019 délivré par le greffier en chef de la cour d’appel de l’Ouest à Bafoussam », lit-on de ce certificat de propriété établi le 09 avril 2021 à Bafoussam par le conservateur foncier de la Mifi. Si l’on s’en tient à ce certificat, ce lot appartient à la fois à Jean Nanguem et à Suzanne Djoumessi, épse Foham. Selon l’expédition de vente, ce lot a été vendu à Bruno Kounga demeurant à Douala, à hauteur de 20 millions par Suzanne Djoumessi, par devant Maître Anatole Tchouassi, notaire à Baham, du ressort de la cours d’appel de l’Ouest. Nous n’avons pas pu avoir Suzanne Djoumessi, demeurant à Niète après plusieurs tentatives par voie téléphonique. Rapprochée, Gisèle Djinang Nanguem, présentée comme sa complice par le plaignant, dit n’avoir été de près ou de loin associée à la vente de ce terrain. « Je suis prête à prouver mon innocence. Si mon père reste convaincu que j’ai contribué à cette affaire, je me rendrai au tribunal pour que triomphe la vérité. Je suis sa fille. Je n’ai rien à voir dans ses problèmes avec sa sœur. Ils sont les deux propriétaires de cet espace que ma tante a décidé de vendre à son insu. Nous avons tous constaté les faits », précise-t-elle. En attendant la décision de justice, les travaux sur ce terrain situé à Akwa au lieu-dit « marché des fruits », sont aux arrêts après la démolition de l’immeuble.

Aurélien Kanouo


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tonton Voir son profil
Voir son blog

Magazine