Cette spécialiste de la langue des signes consacre la grande partie de ses journées à les aider à mieux comprendre les faits autour d’eux.
Assise dans l’une des salles de la Casba à Elig Essono, Rachelle Ndong manie avec dextérité ses doigts. Elle accompagne le mouvement de ses mains par une mobilité harmonieuse de ses lèvres inférieure et supérieure. La déficiente auditive en face d’elle, ne la quitte pas des yeux. C’est grâce à Rachelle qu’elle peut cerner à la virgule près, les travaux de renforcement des capacités des personnes handicapées. Rachelle Ndong est interprète en langue des signes.
C’est une activité qu’elle mène depuis 2007. Tout est parti d’une « banale curiosité ». « Je décide d’apprendre la langue des signes parce qu’une tante l’a apprise. Je me suis intéressée à ce mode de communication. Je me demandais comment quelqu’un pouvait communiquer avec des doigts avec d’autres personnes. Plus je m’y mettais, j’apprenais ». Et de poursuivre : « Finalement, je me suis rendue compte que la cible, à savoir les déficients auditifs, était mise à part ; que c’était des personnes abandonnées dont on ne prenait pas soin. J’ai donc décidé de m’y investir pour pouvoir les aider ». Avec le besoin sans cesse croisant, cette jeune dame au regard empathique et sympathique, a décidé de s’y consacrer pleinement. « Ce sont des déficients auditifs qui me poussent à me lancer dans le domaine parce qu’ils se sont rendus compte que je le faisais très bien. Ils m’ont encouragé. Ma première motivation c’est d’aider autrui ».
Avec le soutien de sa famille, Rachelle Ndong se met au service des déficients auditifs sans rechigner. Sa passion d’aider est plus fort que tout. « Les membres de ma famille sont très intéressés. On ne considère pas les personnes déficientes auditives comme des personnes différentes. Ce sont des humains comme nous. Ces sont des personnes très intelligentes », nous confie l’interprète d’un ton serein.
Déterminée à faire perdurer ce mode de communication, la jeune dame de moins de 35 ans traine plus de 13 ans d’expérience. « Nous avons créé avec des amis un centre de promotion en langue des signes et en braille. L’objectif est d’amener les uns et les autres à apprendre ces langues. On se rend compte que, lorsqu’un déficient auditif se rend dans un centre de santé ou dans un ministère, il y a généralement une barrière de communication. Nous voulons à travers ce centre former plusieurs personnes dans l’optique d’aider les personnes déficientes auditives », ambitionne Rachelle Ndong.