Le tronçon de toutes les tracasseries surnommé « la route de la honte », l’axe Chefferie Etetak-Carrefour Meec vit au rythme des nids de poule, ordures et mares d’eau.
C’est un véritable calvaire que vivent les populations du quartier Oyomabang au quotidien. Au lieu-dit « Etekak », une marre d’eau s’est formée au milieu de la chaussée. Elle est causée par le mauvais état de la route. En effet, les nids de poules, boue, flaques d’eau et trous sur la chaussée meublent le quotidien des riverains de ce quartier de la capitale. Selon ces derniers, se rendre au travail tous les matins est un véritable supplice. Alice, habitante du quartier témoigne : « je suis obligée de sortir de chez moi à 6h30 pour ne pas être coincée dans les embouteillages que causent ces nids de poule. Ils ralentissent considérablement la circulation ». William Biock, un autre habitant d’Oyomabang, a quant à lui trouvé le moyen d’éviter toutes ces tracasseries.
Il révèle : « cette route m’a fait voir de toutes les couleurs. Heureusement que j’ai pu trouver un moyen de l’éviter. Même si c’est long, je préfère aller contourner par Nkolbisson et subir les embouteillages, plutôt que de détruire ma voiture au quotidien».
En dehors des retards causés par le mauvais état de cette route, les usagers se plaignent des affres que subissent leurs véhicules. Paul Chamgoué, autre usager, affirme : « Je ne peux pas faire une semaine sans aller au garage. Tous ces trous endommagent les pneus et les amortisseurs de ma voiture ». Les autres victimes malheureuses de l’état impraticable de ce tronçon, « Chefferie Etetak-Carrefour Meec », sont les chauffeurs de « clandos » qui travaillent dans cette zone. Emmanuel Bamso explique : « si vous voyez nos véhicules autant dégradés, c’est à cause du mauvais état de la route. Nous sommes fatigués de faire les va-et-vient chez les tôliers. Ça nous fait dépenser beaucoup d’argent. Pourtant, nous ne rentrons même pas dans nos frais ».
Dans le but de pallier ce manque de recette journalière, ces conducteurs d’ « opep » ont trouvé une autre solution que celle d’imputer les frais supplémentaires aux passagers. « Nous avons dû augmenter le tarif de la ligne Mokolo-Oyomabang à cause du mauvais état de la route. Il y a 6 ou 7 ans, les passagers payaient 150fcfa. Mais aujourd’hui, au vu des énormes dégâts que subissent les voitures, nous avons été obligés d’augmenter le tarif à 200fcfa, voir 300fcfa en saison des pluies », ajoute Emmanuel Bamso.
Une autre conséquence du mauvais état du tronçon « Chefferie Etetak-Carrefour Meec », ce sont les accidents de motos qui pullulent à cet endroit. Cédric Takenwa, conducteur de moto, raconte : « pas plus tard que lundi, j’ai eu un accrochage avec une voiture. Je me suis retrouvé dans la marre d’eau. Pire encore, je transportais une dame qui allait au boulot. Son vêtement était couvert de boue. Elle a dû rentrer se changer. Nous avons surnommé cet axe la route de la honte, car elle fait vraiment honte ».