je porte un nom tragique
qui m’autorise à jouer mille fois l’Angleterre
Vanessa Bell, qui écrit ces mots, est née en 1985. Sans doute y fait-elle référence à une autre Vanessa Bell, soeur de Virginia Woolf. Et c’est aussi une façon de se présenter dans la première partie de son premier livre, un recueil de poèmes courts où chaque mot importe. Les lits des rivières, le vent, la roche, et la parole.
le sel sur ma peau
je croyais vous aimer
dehors avec vous
je pensais tenir
La parole, s’il faut y mettre fin, c’est peut-être de l’avoir usée, d’en avoir abusé. Ne restent donc que les pierres et le devenir rivière, débarrassée de la honte qu’a pu lui donner à ce propos une montagne. Pouvoir aller jusqu’à offrir
(…) nos lèvres nos bras musclés
nos sexes et bouches de rivières
C’est vers cela que Vanessa Bell nous mène, venant de la violence.
nous devons trouver
la terre fendre chauffer
la roche jusqu’à incandescence
comme toutes les femmes
dont nous sommes faites