[Critique] CONJURING : SOUS L’EMPRISE DU DIABLE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : The Conjuring : The Devil Made Me Do It

Rating:

Origine : États-Unis

Réalisateur : Michael Chaves

Distribution : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Sterling Jerins, Ruairi O'Connor, Sarah Catherine Hook, Shannon Kook-Chun...

Genre : Épouvante/Horreur/Suite

Durée : 1h52

Date de sortie : 9 juin 2021

Le Pitch :

Au début des années 80, les enquêteurs en paranormal Ed et Lorraine Warren sont dépêchés au chevet d'un petit garçon possédé par le démon. Alors que l'exorcisme s'avère particulièrement douloureux, l'esprit malfaisant passe du corps de l'enfant à celui d'un jeune homme présent durant la séance. Peu de temps après, le garçon en question commet un meurtre et affirme pendant son procès que Diable lui a forcé la main...

La Critique de Conjuring : Sous l'emprise du Diable :

Qu'est ce qui rendait les deux premiers Conjuring si effrayants ? Deux choses : 1) les deux films racontaient un fait divers et faisaient des victimes des esprits malfaisants les personnages principaux du récit. Surtout concernant le premier volet 2) ainsi, les Warren assistaient aux événements et tentaient d'agir afin de sauver les victimes du Mal, sans pour autant totalement devenir la cible de celui-ci. James Wan s'étant toujours gardé de trop broder à partir des faits divers à la base de ses scénarios pour plutôt tenter de nous laisser penser que ces affaires avaient bel et bien un socle occulte.

Scénariste es-tu là ?

Le troisième volet débute de la même façon et s'inspire du procès d'Arne Cheyenne Johnson. Une histoire ayant fait grand bruit en 1981 dans l'état du Connecticut, avec en son centre un meurtrier ayant affirmé que le Diable l'a poussé au passage à l'acte. Le problème, c'est que d'emblée, dès le début, en pompant généreusement L'Exorciste de William Friedkin, soit le modèle insurpassable du genre, Conjuring 3 en fait des caisses. La possession du gamin est certes impressionnante mais c'est trop. Et en plus, l'arrivée du prêtre, qui au final ne sert strictement à rien (il se prend une assiette dans la tronche au bout de 5 minutes), est totalement calquée sur celle de L'Excorciste. Oui, encore... Par la suite, le film nous raconte l'histoire de cet homme possédé mais le scénario s'empresse d'aller voir ailleurs, laissant celui qui aurait dû être le personnage principal sur le bas-côté.

Possession de couple

Par la suite, Conjuring 3 prend une direction de plus en plus flippante mais pas pour les bonnes raisons. Si le sous titre du film est " sous l'emprise du Diable ", on se demande alors sous l'emprise de quelles substances étaient les mecs quand ils ont choisit= de détourner le postulat pour tout ramener aux Warren au sein d'une succession de péripéties souvent inintéressantes, juste p =our nous caser de prévisibles jump scares un peu moisis. Si Lorraine Warren a eu le temps de voir les deux premiers volets de la saga inspirée de sa vie (son mari est décédé en 2006) et les aurait relativement appréciés, il y a fort à parier qu'elle aurait renié celui-là. Dispensée de lui rendre des comptes (Lorraine Warren est décédée en 2019), la production a mis les bouchées doubles et transformé le couple en espèce de Ghostbusters mous du genou, pris dans les méandres d'une enquête de plus en plus tirée par les cheveux. Le point culminant étant atteint à la fin, quand tout part relativement en vrille.

Arrêtez les frais

Il y avait pourtant manière à un peu mieux extrapoler à partir de l'affaire Arne Cheyenne Johnson en mettant les Warren face à un ennemi autrement plus convainquant que le pauvre antagoniste en carton qu'on nous sert ici. Il y avait moyen de faire quelque chose d'à la fois effrayant, spectaculaire et intense. Ce que Conjuring 3 n'est jamais. Alors oui, quelques scènes valent un peu le détour et parfois on pense que le film va relever la tête et renoncer à s'enfoncer dans les tréfonds d'une banalité au final affligeante, mais non.

L'absence de James Wan, qui a passé le relais à Michael Chaves, le réalisateur de La Malédiction de la Dame Blanche, se fait donc cruellement sentir. Parce qu'en plus de raconter un peu n'importe quoi, Le film le fait n'importe comment. Visuellement torchée à la va-vite, loin de l'ambiance anxiogène et aboutie des deux précédents volets, cette suite se rapproche en effet davantage des spin-off de la saga comme ou La Dame Blanche donc. Mais au fond, c'était un peu prévisible non ?

En Bref...Très en-dessous des deux premiers, ce troisième volet gâche complètement ses cartouches quand il choisit d'extrapoler à l'arrache à partir du fait divers sur lequel il s'appuie. Jamais flippant, mal écrit et trop long, il peut néanmoins remercier le duo Vera Farmiga, Patrick Wilson qui fait ce qu'il peut pour sauver les meubles. Mais si leurs personnages ont déjà fait des miracles à l'écran face aux démons, les acteurs eux, ne peuvent rien contre ce qu'on leur sert ici.@ Gilles RollandCrédits photos : Warner Bros. France

Par Gilles Rolland le 10 juin 2021

Déposer un commentaire