Si la république de Weimar avait débouché sur le nazisme, ce n'était pas un hasard. L'ultra-libéralisme avait débouché sur l'ultra-totalitarisme; non, pas un hasard. Cela signifiait qu'il ne fallait pas se laisser avoir par les apparences (...).
(L'étoile du matin - André Schwartz-Bart)
Avant de crier au point Godwin, nous pouvons nous accorder pour affirmer qu'aujourd'hui l'ultra-libéralisme triomphe et que nous ne sommes pas/plus vraiment en démocratie.
Et qu'en ces temps d'ultra-libéralisme, l'extrême droite est sur l'offensive. Et, pas seulement dans les sondages, dans les urnes et sur de trop nombreux plateaux de télévision où elle a droit de cité tous les jours et à toute heure.
Ainsi, s'est-elle spectaculairement manifestée cette semaine. Lundi, le youtubeur Papacito diffuse une vidéo dans laquelle il appelle ses fans à tuer des insoumis. Le mardi, un jeune proche des milieux royalistes et d'extrême droite donne une baffe à Macron. Les semaines précédentes, des policiers d'extrême droite manifestaient contre la loi et la constitution devant l'Assemblée nationale, et, des militaires factieux signaient une tribune pour renverser la République !
Si l'opération relooking de la tête de gondole de l'extrême droite est désormais réussie, en grande partie grâce à la complaisance du système médiatique et des partis dits de gouvernement (LR, LREM et certains PS), devenus très perméables à l'idéologie sécuritaire et raciste, si le Front Rassemblement National a donc l'apparence d'une formation politique comme les autres, les faits, ci-dessus, rappellent que l'extrême droite, avec ou sans fond de teint, sourires et lissage brésilien, n'a pas changé. La haine et la violence la caractérisent toujours !
Bref, en cette période où Le Pen semble en mesure d'emporter la prochaine présidentielle, les nervis d'extrême droite nous donnent un avant-goût de leurs véritables intentions quand ils pourront agir en toute impunité.