Hybridations dans l'art contemporain
Dans le champ de l'art contemporain la sculpture se caractérise par un retour de la statuaire anthropomorphique au prix d'étranges hybridations qui interrogent son identité. C'est un mouvement général, la peinture figurative renaît de ses cendres mais en pratiquant massivement l'échantillonnage issu du post-modernisme selon une posture néanmoins très différente. L'ironie élitiste du Pop Art fait place à une interrogation angoissée des futurs bien plus sombres et plurales que dans les années 1960 et 1970.
Le monstre celui que l'on montre du doigt pour sa différence, son altérité a souvent été présent dans l'art.
Le moyen âge, les cultures polythéistes regorgent de ce genre de représentations.
Avec la renaissance et l'humanisme l'homme est devenu central sous l'égide de la raison et le contrôle du monde bien distinct des objets et de la Nature.
Puis, avec les cataclysmes du vingtième siècle l'Homme s'est mis en retrait, la perception, la subjectivité ou l'expression non contrôlée, brute sont devenues centraux dans l'art, lui même remis en cause dans ses fondements liés à l'humanisme.
Depuis le syncrétisme du post-modernisme et l'éviction progressive de l'Homme en tant que sujet central, la figure humaine à fait paradoxalement son retour dans les arts visuels.
Ce retour est celui d'un homme désaxé, remis dans un vaste réseau qui est comme un nouveau macrocosme de signes et d'interactions multiples et agissantes. L'homme n'est plus fermement établi dans une définition fixe et unique qui le fonde et lui donne une assise ferme d'où il peut régir toute chose.
Le monstre est alors de retour. Il s'agit presque toujours d'hybridations de l'homme avec son nouvel environnement essentiellement fait de signes, d'appareils de représentation symboliques, et de machines virtuelles qui constituent un vaste lacis en rhizome où l'individu n'est plus guère qu'un nœud, souvent dérisoire, en proie à la déréliction et la mélancolie d'un monde où il régnait sans partage.