Le chef de l’Etat camerounais a signé une ordonnance le 07 juin, modifiant et complétant la loi du 17 décembre 2020 portant loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2021 qui inclut une réévaluation à la hausse des recettes pétrolières.
Le correctif budgétaire signé par Paul Biya revoit à la hausse les revenus attendus du secteur pétrolier cette année, les fixant à 561 milliards de F CFA contre 418 milliards de F CFA dans la loi de finances initiale. Cette augmentation tient compte de la remontée des cours du baril de pétrole brut. Entre janvier et avril 2021, le baril de Brent (auquel est indexé le pétrole brut produit au Cameroun) s’est vendu à un prix moyen de 60 dollars ; alors qu’il était de 42 dollars en 2020. La loi de finances rectificative du 07 juin fixe, dans l’ensemble, le budget de l’Etat pour l’exercice 2021 à 5480,4 milliards de F CFA, dont 5235,2 milliards de F CFA pour le budget général et 245,2 milliards de F CFA pour les comptes d’affectation spéciale.
Dans un contexte toujours marqué par la crise sanitaire liée au Covid 19 dont la gestion de la riposte au Cameroun est entachée de forts soupçons de scandales de détournement, le Président de la République porte à 200 milliards de FCFA en 2021, l’enveloppe du Fonds de solidarité nationale de lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales. Dans la loi de finances initiale, votée par le parlement en novembre 2020, cette enveloppe était de 180 milliards de FCFA, ce qui correspond à une augmentation de 10% en valeur relative. Au regard de ces soupçons, plusieurs gestionnaires de ces fonds, dont des membres du gouvernement, sont auditionnés depuis quelques jours par le corps spécialisé des enquêteurs du Tribunal criminel spécial (TCS), une juridiction d’exception mise en place pour traquer les prévaricateurs de la fortune publique.