On a pris notre temps pour digérer cette deuxième partie de la saison 5 de Lucifer, malheureusement très en deçà de la première.
Dieu descend voir ses ouailles et préparer sa succession. Nouveau fer de lance de Netflix depuis le sauvetage in extremis de l'annulation par la Fox, Lucifer s'amuse comme un fou mais la direction proposée par le géant du streaming semble amorcer lentement mais surement son inexorable conclusio n. Un déclin qui commence à se faire sentir, un peu trop d'ailleurs.
Si l'opposition de Lucifer avec son frangin, l'archange Michel, proposait dans la première partie ( notre critique) une dualité intéressante et très à propos pour la thérapie interminable de notre Diable préféré, la deuxième partie de la saison 5 peine à se renouveler. Le show préfère continuer nonchalamment sur sa lancée, en tentant sans grande conviction plusieurs revirements scénaristiques, loin de nous émouvoir. Dieu que c'est long...
Doux Jésus...
Ces huit nouveaux épisodes d'une heure, toujours histoire de maximiser le temps d'audience devant Netflix, se regardent pourtant affreusement bien. Alors oui, le show est pavé de bonnes intentions mais l'ensemble finit par se retrouver enseveli par d'innombrables défauts qui, s'ils sont parfois attendrissants et représentatifs de la marque même de Lucifer, ternissent indubitablement un tableau déjà pas très reluisant.
Pour en finir avec les faibles qualités avant d'attaquer ce qui ne fonctionne pas et rigoler un bon coup, il est de bon ton de noter quelques vaines tentatives pour dynamiser un show qui s'embourbe dans son format bouclé. L'arrivée de Dieu, joué par le charmant Dennis Haysbert en ersatz de Morgan Freeman, permet de changer la dynamique du show qui laisse dès lors la place à ses différents protagonistes d'exister sans son diable de personnage éponyme.
La focalisation principale est malmenée, dans le bon sens du terme, à mesure que l'on suit tour à tour les histoires plus personnelles de Dan, de Ella ou de l'adorable psychiatre. Des avancées inattendues qui galvanisent l'intérêt de ces personnages secondaires, qui saisissent enfin l'occasion de briller de leurs propres ailes. A ce titre, le show va même jusqu'à en sacrifier certains, dont on taira le nom pour ceux plus en retard que nous, pour essayer de pousser le spectateur dans ses retranchements, histoire qu'il arrête de faire la vaisselle pour se concentrer de nouveau sur ces tentatives quelque peu désespérées.
En effet, le geste est noble, mais le résultat malheureusement en deçà de l'effet escompté. Souvent amené comme un cheveu sur la soupe, ces rebondissements desservent plus qu'ils ne n'améliorent la narration de Lucifer où tout parait artificiel et synonyme d'une écriture on ne peut plus ronflante et paresseuse. En cela, le show nous offre la meilleure (risible) des justifications possibles, tout est déjà prévu et établi dans le plan du grand patron. L'occasion de nous sortir un discours sur l'acceptation de la foi parfaitement ahurissant, comme une tentative à peine cachée de convertir les plus sceptiques d'entre nous.
Mais entre les karaokés inaudibles ou l'irritant gimmick de citer nommément le titre de chaque épisode, c'est surtout le développement des personnages qui semblent définitivement faire du surplace. Chloé n'est plus que l'ombre de la femme forte qu'elle était, Maze ne sait pas quoi faire de son âme quand Lucifer décide subitement de devenir Calife à la place du Calife. De quoi montrer une fois de plus l'inutilité de la thérapie du Malin, toujours étonnamment égoïste et égocentrique, au moins une constance narrative. Bref, ça roucoule faussement, les arcs narratifs s'encroutent et s'enferment dans leur propre stéréotype
La deuxième partie de la saison 5 de Lucifer n'est finalement pas la révélation qu'on espérait, ne reste plus qu'à croiser les doigts pour que la conclusion ne soit pas aussi conservatrice.
Lucifer est disponible sur Netflix.
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