Dans son discours d’ouverture de la session parlementaire de juin, hier, le président de la chambre basse invite les uns et les autres à éviter le lynchage dans les médias et réseaux sociaux.
Au lendemain de la publication du premier rapport d’audit de la Chambre des comptes au sujet de la gestion des 180 milliards dédiés à la lutte contre le coronavirus, les incompréhensions tiennent en haleine la nation toute entière au regard des conclusions formulées. Les noms des personnalités mis en scène par l’enquête à savoir le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie et le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Madeleine Tchuinte reviennent à chaque fois dans les commentaires. Cette affaire fait les choux gras des médias. Dans les réseaux sociaux, chacun y va de son appréhension. Les plus inspirés n’ont pas porté des gangs pour condamner certains gestionnaires en déniant la présomption d’innocence. Pourtant, une enquête est en cours au niveau du Tribunal criminel spécial (Tcs) afin de dégager les responsabilités des uns et des autres.
Dans son discours d’ouverture de la session parlementaire du mois de juin, le président de l’Assemblée nationale (Pan) a condamné cette attitude qui consiste à jeter à la vindicte populaire les gestionnaires des fonds publics. « Je voudrais prier les compatriotes à bien vouloir attendre la conclusion des investigations. N’allons pas vite en besogne. Evitons tout lynchage à travers les médias et autres réseaux sociaux, au risque d’exposer certains citoyens à la vindicte populaire ». Le 28 mai dernier, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, appelait déjà dans un communiqué à « la retenue et au sens de responsabilité de tous pour éviter de jeter l’opprobre et condamner sans réserve, les membres du gouvernement et autres personnalités ayant été appelés à participer à la gestion de ces fonds publics tant il est vrai que nul ne peut être condamné à priori d’un fait quelconque alors même que sa culpabilité n’est pas encore établie ». Le Tcs a auditionné plusieurs personnes ces derniers jours dans le cadre de cette affaire baptisée « Covidgate ».
Insécurité
En attendant les résultats des différentes enquêtes, le relâchement des mesures barrières n’est plus un secret. Le port du masque ne relève plus que d’un vieux souvenir pour certains. Cavaye Yeguié Djbril a rappelé dans son discours que le Covid 19 est un tueur silencieux qui continue à semer la mort. Il appelle d’ailleurs au respect des mesures barrières et des mesures d’hygiène.
Au-delà de cette question préoccupante, le président de la chambre basse du parlement a effleuré les tensions qui prévalent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en s’appesantissant sur la circulation illégale des armes dans le pays. « Des informations à notre dispositions font état de près de sept mille armes illégales en circulation. Au moment où il est constaté comme une montée en puissance de l’insécurité caractérisée par des scènes de violences ici et là ainsi que par des actes de grand banditisme. Il est urgent de circonscrire le phénomène. Il constitue une menace pour l’intégrité physique des citoyens et même pour la sécurité de l’Etat », tonne le Pan. Et de conclure : « Il s’impose ici la nécessité de remettre de l’ordre, de reprendre en main le système de circulation et de détention des armes au Cameroun.
Une minute de silence a été observée en hommage aux honorables Lifaka et Ngo Yetna décédées il y a quelques semaines.
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