Quoi de plus difficile pour une entreprise, jeune qui plus est, de vivre la disparition brutale de son fondateur. Un drame qui a sidéré AZ Factory, la start-up, ou star-hype devrais-je dire, du regretté Alber Elbaz ; son goût distingué pour la mode, son talent frappé de clarté donnaient toute sa densité à un projet entrepreneurial supporté financièrement par le groupe Richemont. Un colossal investisseur qui a dû se poser de sérieuses questions quant à la poursuite ou non d'une aventure qui devait être au long cours et s'échoue dans un banc de sable et de tristesse.
Heureusement, de nombreuses maisons survivent à leurs fondateurs quand ceux-ci ont laissé un héritage sur lequel s'appuyer sans s'étourdir dans la commémoration stylistique permanente et ennuyeuse. Il semblerait que la maison AZ Factory garde le cap et se projette, annonçant le lancement d'une ligne SuperTech-SuperChic le 12 juin prochain, inspirée de la " haute couture athlétique " chère au créateur. Suivie de la ligne Free To, des joggings urbains espiègles à la modernité nonchalante. Et une collection de sacs " conçus par Alber pour donner la sensation de faire un câlin ou d'en recevoir un ", dixit la maison. Les aficionados de la marque devraient se consoler en serrant leur besace avec tendresse. Au-delà de son créateur trop tôt disparu, AZ Factory a germé dans un terreau favorable pour grandir, si on lui donne le temps et des moyens...