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Cameroun – Yaoundé : Le personnel du Matgenie en grève

Publié le 08 juin 2021 par Tonton @supprimez

Outre les arriérés de salaire, ces employés du Parc national du matériel de génie civ il dénoncent également le management catastrophique du Directeur général.

Des griefs battus en brèche par le mis en cause et le délégué du personnel qui estiment que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées avant de déboucher sur ce mouvement d’humeur. « Nous voulons nos 11 mois de salaire ! Nous voulons des élections des vrais délégués du personnel ! Trop c’est trop ! Nous voulons la fin de ce calvaire », peut-on lire sur les pancartes et les banderoles affichées à l’entrée du siège de cette entreprise publique du Btp ce lundi 07 juin 2021. Il est 8h. Les grévistes sont assis à même-le-sol et expriment leur ras-le-bol.

A les croire, c’est avec l’arrivée du nouveau directeur général que leur chemin de croix a démarré. La preuve, « depuis quatre ans que monsieur Désiré Abogo Ntang a été désigné directeur général du Matgénie, l’entreprise périclite. Les causes de cette situation exécrable sont les recrutements fantaisistes et massifs sans soutenabilité financière. Vous ne pouvez pas recruter des gens alors que vous n’avez pas de l’argent pour les payer. Des atteintes à la fortune publique sur plusieurs formes sont visibles. Il utilise les revenus de l’entreprise de façon personnelle. Il utilise également des engins à des fins personnelles sans respect préalables des procédures. La politique de maintenance de l’outil de production n’existe pas carrément au sein de notre structure. Vous voyez donc qu’avec tout ça on ne peut arriver qu’à un désastre. Et je voudrais également ajouter qu’une nomination ne confère pas la compétence. Nous ne voulons pas des dirigeants qui sacrifient leurs intérêts au détriment des nôtres », argue Savénien Nguini, un employé.

Avis partagé par l’un de ses collègues qui ajoute qu’ils sont sans nouvelles des engins que le Dg a loué.«Les recettes générés par ces engins sont où ? Il a un concasseur pour produire le gravier. Où vont les recettes générées par ce concasseur ? Nous ne savons même plus où se trouve cet engin. Récemment, il disait que Mat-Génie va commencer à vendre du sable. Et on ne verra jamais les recettes des transactions du sable. En tout cas, la seule chose que nous réclamons ce sont nos salaires », tempête-t-il.

Respecter les codes

Des récriminations que le délégué du personnel trouve légitimes certes, mais s’offusque de la démarche qui s’en est suivie pour les exprimer. « C’est vrai qu’il y a un préavis de grève qui a été initié par une partie du personnel. Mais, nous sommes surpris de trouver à notre arrivée ce matin (hier Ndlr) quelques camarades qui essaient d’empêcher aux gens d’entrer dans l’enceinte de Matgénie. Nous défendons les mêmes causes. Malheureusement, nous ne les défendons pas de la même manière. Nous recueillons les plaintes et on les envoie au directeur. Ensuite. il nous donne des pistes de solutions que nous transmettons fidèlement à nos camarades. Jusqu’à hier soir (Ndlr) on était encore en pleine discussion », affirme Francis Essomba. Curieusement, les déclarations du délégué du personnel du deuxième collège corroborent avec celles du Dg.

« La grève est quelque chose de réglementée. Elle obéit à des codes. On ne fait pas de grève par surprise. On doit d’abord informer les employeurs et le délégué du personnel. Et la grève survient lorsque tous les moyens de négociations ont été épuisés ; ce qui n’est pas le cas. Je suis très surpris par cet acte. Concernant les revendications, nous avons pris langue avec le personnel au niveau de l’inspection du travail, et nous y sommes encore. Donc, on ne peut pas être au niveau de l’inspection du travail et se retrouver avec un mouvement d’humeur. Quand les conclusions à l’inspection de travail ne sont pas bonnes, on en arrive à une prise de non conciliation qui laisse à voir libre à autre chose. Mais nous ne sommes pas encore à ce niveau », précise Désiré Abogo Ntang.

Avant de souligner que des salaires sont payés chaque fin du mois mais, avec des retards. Qu’est-ce qui peut donc expliquer ces retards de paiement ?Le Dg parle de « l’inadéquation entre la charge du personnel et la production de l’entreprise ». Et pour pallier à ce problème, il a décidé de diversifier leurs activités. « Nous faisons déjà dans la production du sable et du gravier. Ce qui n’était pas le cas avant », martèle le directeur général.Il aurait souhaité que ses subalternes ne perdent pas de vue un aspect. « Il faut aussi que nos collaborateurs comprennent que cette entreprise est une société à capital publique et qu’il n’est plus un établissement public administratif qui peut recevoir des subventions de l’Etat. Donc c’est notre production qui est repartie sous forme de salaire ». Les employés de cette structure espèrent que les choses rentreront dans l’ordre dans de brefs délais.

DILAN TACHEKAM KAMNO(Stg)


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