La présidente du Cpp et la Maire de Foumban font partie d’un collectif de femmes qui demande à cette institution financière de ne pas verser de fonds supplémentaire au Cameroun.
Le scandale qui entoure la gestion des fonds alloués par le Fond monétaire international au Cameroun n’a pas fini de créer des remous. Hermine Tomaino Ndam Njoya, la Maire de Foumban, Edith Kah Walla et Bergeline Domou du Cpp, Alice Sadio, Me Alice Nkom, Henriette Ekwe notamment ont décidé de prendre langue avec Kristalina Georgieva, la patronne du Fmi. Le but de cette démarche est de dénoncer la gestion des autorités camerounaises et de demander à l’Institution de Bretton Woods de ne plus allouer de prêt au Cameroun. « Nous sommes très préoccupées par la gouvernance financière du Cameroun et plus particulièrement par sa relation avec le FMI. La Facilité élargie de crédit (Fec) de 666,2 millions de dollars accordée au Cameroun le 26 juin 2017 a permis à notre pays de se maintenir à flot. Cependant, elle a coïncidé avec une période marquée par des scandales de détournement de milliards de F Cfa dans la construction des infrastructures de la Coupe d’Afrique des Nations, de multiples fronts de conflits violents dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ».
Selon ces dernières, le gouvernement n’aurait pas respecté les engagements pris auprès du Fmi au moment de la concession de ce prêt. « …Le ministre des Finances et le gouvernement du Cameroun n’ont pas respecté cet engagement envers le FMI. Pis encore, ils n’ont pas respecté leur contrat de gestion avec le peuple camerounais » indiquent-elles. Elles alignent comme arguments : l’absence de rapports régulier sur l’utilisation du FEC, des dépenses « 20 supérieures »aux provisions, des contrats attribués à des fournisseurs non agréés, des paiements en espèces etc.
Audit
Ces leaders demandent dès lors au Fmi qu’un audit soit fait avant que tout nouveau versement ne soit réalisé, comme le désire le Cameroun. « …Avant tout nouveau versement de fonds, il est impératif que les fonds gérés par le gouvernement actuel du Cameroun dans le cadre de la FEC de 2017 à 2020, ainsi que ceux gérés dans le cadre de la FCR en 2020 soient audités et entièrement comptabilisés. Toutes les personnes jugées responsables de détournement et de vols de fonds appartenant au peuple camerounais doivent subir toutes les conséquences prévues par les lois en vigueur et ne peuvent en aucun cas être chargées de gérer des fonds supplémentaires. La demande que nous vous adressons est simple : ne pas verser de fonds supplémentaires au gouvernement actuel du Cameroun, tant que les deux conditions ci-dessus ne sont pas remplies ».
Cette sortie des leaders politiques et de la société civile intervient alors que le pays devrait bientôt bénéficier d’un nouveau prêt du FMI dans le cadre de la FEC.