"Onvaonvaonva acheter des nouvelles chaises, les vôtres sont trop vieilles. J'ai eu le budget de JT (notre boss) je vas regarder ça tantôt dans le catalogue que j'ai à mon bureau. Eille! L'aut'foisl'aut'foisl'aut'fois ma chaise, a voulait juste pas tourner, yé temps qu'on change nos chaises. Hunter aussi y a une chaise de marde, y entend pas, y a ses écouteurs, mais c'est vrai, y a une chaise de marde. Là où je travaillais avant, nos chaises étaient tellement de la marde (longue anecdote qui semble improvisée selon la réaction de celui qui écoute, ici)...pis là le gars y a poursuivi les compagnie pour ses problèmes de dos. Moi..."
Une phrase sur deux, de notre nouvelle assistante, débute par moi. Et en Garfield, un de nos employés, elle a trouvé un auditeur matinal quotidien. Moi, arrivé à 5h50, 6h00, comme elle l'a dit, j'ai appris à écouter ma musique dans mes écouteurs, afin de rester concentré sur ce que je fais...
(soupir ici) et à l'écarter de ma voie.
"HunterHunterHuntertudinestu?"
Cette nouvelle assistante de 26 ans, Nancy Nervante est une femme bien seule. Qui a constamment besoin de gens qui lui jasent. Mieux qui l'écoute, elle. Sinon elle meublera tous les silences de n'importe quoi. Vraiment n'importe quoi. N.Nervante commence une discussion (par moi), qui prend de l'élan fort souvent inutilement, bouffe de votre temps et vous finissez toujours par vous demander comment en sommes nous arrivé à ce qu'elle nous confesse que David (Who the fuck is he again?) en est à sa troisième femme et que ça se peut qu'il la quitte pour une quatrième. Je m'en sacre tellement semble être le nom du regard des gens auxquels elle s'adresse à la fin des discussions. Et travailler en "l'écoutant" ne semble pas lui offrir d'indice que nous sommes occupés, elle parlera alors au dos qui lui fait face. Elle coupe aussi la parole en tout temps. Vraiment en tout temps. Elle est formidable là dessus, elle entre dans les bureaux et ne prend jamais en considération la discussion qui se tient alors entre deux ou trois personnes. J'ai été obligé de mettre mon bras en extension l'autre tantôt pour l'empêcher de nous couper dans un échange important. N.N., dès sa première journée, a été arrêtée par la police pour grand excès de vitesse sur sa moto, au point qu'on lui a confisqué. Il a fallu dès le jour 2, lui trouver du co-voiturage et lui payer des taxis. Ça fonce à 180 km/h dans sa tête.
Elle a lancé un début de phrase, vendredi dernier, qui m'a plongé dans le frisson de médisance. "Chu restée surpris, mais dans ce temps-là, quand j'tais avec mon ex, au party de Noël de sa job..."
J'ai pas écouté la suite, je n'en pouvais plus de cette anecdote du gars qui avait vomi au party de Noël, alors qu'il commençait dans l'entreprise, et dont s'était la première date avec sa copine, avec laquelle il vient d'avoir un(e) enfant...zzzz...
UNE FEMME/FILLE N'EST JAMAIS SURPRIS! elle est surprise. Et je ne crois pas, ça c'est personnel, que je déteste davantage de mots que le mot "ex" quand vient le temps de parler d'un(e) ancien(ne) amoureux/amoureuse. Un(e) ex est un échec amoureux. Quand on l'évoque, on révèle un passé qui ne nous concerne pas, et chez certains, parler des "ex" ressemble parfois à un trophée de conquête (oui, j'ai déjà conquis des coeurs!) qui brouille toujours mon écoute.
G.Pawdépöwl*, que j'avais rebaptisé Stew Peed*, a été limogé. Ou change d'emploi. C'est selon. Il a pêté une coche au bureau il y a exactement deux semaines, et vendredi était sa dernière journée. On l'a appris 1 jour et demi avant. Calvaire d'idée conne de nous le cacher pendant deux semaines. En une journée et demie, il a fallu repenser rapido presto comment se redistribuer ses tâches. Et devinez quoi? J'en hérite pas mal. Dont le service à la clientèle.
Pfff..HAHAHAHAHAHA!
Mais c'est tout simplement impossible!
Je n'en ai aucunement le temps. Zéro. Je me vantais encore récemment que sur mon téléphone, il n'y avait eu que 9 appels jusqu'à maintenant et que mon objectif personnel était de ne jamais me rendre à 10. Ceux qui m'appellent sont les chauffeurs sur la route en cours. Où les employés de l'intérieur. Mais Joe Nobody qui veut connaître nos services? les villes qui veulent des suivis sur leurs services? Quand ça c'est rendu à moi (9 fois) 100% des fois, la conversation est morte en même temps. Parfois après de très longues minutes d'attente. J'ai essayé de transférer ailleurs, ça n'a jamais fonctionné. Je leur ai dit. "Le SAC tombe dans un trou, vous le savez?"
"Oui mais c'est temporaire" m'a dit N.Nervante.
"Oui, comme l'ajustement de mon salaire, annoncé en novembre dernier, ajusté mardi passée"
Je comprends maintenant pourquoi. Parce qu'on savait qu'on changerait mes tâches.
Oui, mais non.
Le SAC sera 100% répondeur. Et on m'apprendra à transférer pour vrai. Parce que c'est vrai qu'aux questions nommées plus haut, je ne suis pas celui qui pourra répondre.
D'ailleurs demain, j'irai dans le bureau de JT, notre boss, et lui demanderai:
"Quel est le raisonnement derrière cette idée?" Je ne peux en rien répondre aux suivis, je m'occupe de l'avant-service et du pendant-service. Vous me demandez de faire aussi l'après-service?
Absurde.
On a fait un BBQ vendredi passé "en l'honneur" de celui qui nous quittait. Notre boss n'y étais pas. Ça ne faisait pas tellement sérieux. C'est la nouvelle assistante qui a fait le genre de discours élogieux pour celui qui partait. Quelque chose de très générique. Peu l'appréciait vraiment.
Il avait, ce vendredi, le même type de présence qu'il avait toujours offert dans les fêtes de bureau. Du gars en marge à qui, peu, veulent parler. Ça faisait un peu pitié. Tout le monde qui jase et lui qui reste relativement seul.
Ce qu'on apprécie encore moins c'est tout ce qui tombe soudainement sur nos bureaux.
Et qu'on va pousser vers le trou.
Rock'n roll en vue.
*Cherchez dans le moteur de recherche ces deux noms, vous y trouverez la couleur du personnage.