Voir des avis enthousiastes un peu partout sur ce livre, m’avait donné envie d’aller à la rencontre de La Pâqueline. Et quelle rencontre ! Autant vous le dire d’emblée, j’ai beaucoup pensé au Parfum de Süskind en lisant ce texte, cela vous donne une idée de l’ambiance… Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle, le fils de La Pâqueline est en prison, accusé d’avoir profané le cadavre de la femme qu’il aimait. Sur ces entrefaites, et déjà fragilisée par la réputation du procès de Victor, La Pâqueline assiste à l’incendie de sa maison. La voici à la rue, avec un paon. Elle décide alors de se rendre à l’appartement de son fils, qu’elle découvre somptueux et rempli d’un tas d’objets et de collections particulières. Victor est embaumeur. La Pâqueline reprend donc également l’activité du jeune homme à son compte, mais avec une grande désinvolture et bien décidée à tirer le meilleur parti financier des cadavres (récupération des vêtements, des dents, de leur peau, etc.). Tandis qu’elle dépouille également petit à petit l’appartement de son fils, pour se nourrir, mieux se vêtir et payer une pension pour améliorer les conditions de ce rejeton avec lequel elle entretient des sentiments partagés, elle écrit. De pièce en pièce, La Pâqueline raconte en effet son enfance, sur les murs. On apprend alors qu’elle fût la fille d’une prostituée, qui défigurée par une femme jalouse sera finalement recueillie à la campagne par un gentilhomme. Les motivations de La Pâqueline sont rageuses et vengeresses. On devine que la petite fille naïve des débuts a vécu une histoire bien sombre… Je suis sortie de cette lecture un peu secouée, admirative devant sa qualité d’écriture (digne d’un classique) mais un peu bousculée par les faits et les multiples détails assez répugnants qui jalonnent cette histoire. Ce roman est assez fantaisiste, irréaliste et fort. Je parie qu’il vous bluffera aussi.
Editions de la Martinière – janvier 2021
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…