Pour la bonne gouverne, le procès qui oppose Douala International Terminal (DIT) au Port Autonome de Douala (PAD) a pour origine, l’acte illicite de réquisition des équipements de DIT pris par le Directeur Général du PAD en décembre 2019, après qu’il eût été exclu de manière irrégulière du processus d’appel d’offre. Un acte d’autant plus gravissime que DIT était parvenu à tripler entre 2005 et 2019 les volumes du terminal à conteneur.
En tout état de cause, le Tribunal Administratif du Littoral, par le un jugement rendu le 3 juin 2021 à Douala rend nul et de nul effet cet acte de réquisition des équipements de DIT pris par le Cyrus Ngo’o, le Directeur Général du Port Autonome de Douala en décembre 2019. Une sentence douloureuse pour ce dernier, mais qui s’inscrit en droite ligne dans la continuité des décisions déjà rendues par les juridictions judiciaires et arbitrales nationales, régionales et internationales.
Parallèlement, cette décision du Tribunal Administratif de Douala, confirme l’illégalité des actions entreprises par le PAD dans le cadre de la fin de la concession exploitée par DIT jusque fin décembre 2019, relativement au Terminal à conteneur du Port de Douala. Il s’agit notamment de la sentence du tribunal de la Cour de commerce international qui condamne le PAD à verser à DIT des dommages et intérêts.
Les actionnaires majoritaires de DIT que sont Bolloré et APMT, se félicitent de cette décision, qui pour eux marque une nouvelle étape dans les efforts visant à préserver les droits de DIT et de ses actionnaires face aux agissements illégaux du PAD dans le cadre de cette affaire, comme en témoigne la déclaration de Ségolène Drogy, le Directeur Général de Douala International Terminal à l’issu de ce procès :
« Cette décision du Tribunal Administratif du Littoral, tout en confirmant l’illégalité des décisions prises par les autorités portuaires de Douala, rassure encore une fois les investisseurs privés du Cameroun sur la sécurité juridique de leurs investissements. Cette décision met en évidence le rôle indispensable de la justice pour le développement économique et social du pays ».
Rappel du feuilleton judiciaire PAD/DIT
16 août 2019
Le tribunal administratif de Douala suspend le processus d’appel d’offres du renouvellement de la Concession du terminal à conteneurs. Le PAD se pourvoit en cassation auprès de la chambre administrative de la Cour Suprême.
04 décembre 2019
La Cour Suprême rejette le pourvoi en cassation introduit par le PAD
26 décembre 2019
Le Tribunal administratif de Douala annule l’ensemble de la procédure d’appel d’offres.
31 décembre 2019
La régie du terminal à conteneurs est suspendue par le tribunal administratif de Douala
10 novembre 2020
La Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI) de Paris ordonne au PAD de relancer un nouvel appel d’offres et le condamne à payer des dommages-intérêts à DIT de l’ordre de 3,9 millions d’euros annuels, montant pouvant monter jusqu’à 58 millions d’euros sur les
quinze prochaines années si le processus n’est pas repris.
28 janvier 2021
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA rejette pour incompétence le pourvoi en cassation introduit par le PAD le 27 février 2020 contre l’Ordonnance n°144/OSE/PTAL/DLA/2019 rendue le 31 décembre 2019 par le Tribunal Administratif du Littoral ordonnant la suspension de la délibération du Conseil d’Administration du PAD (Résolution n° 0685/19/CA/PAD) créant une régie déléguée dite Régie du Terminal à Conteneurs (RTC)
03 juin 2021 :
Le Tribunal Administratif du Littoral ce jeudi 03 juin 2021 à Douala juge Recevable le recours introduit
par DIT et annule des réquisitions civiles des biens par le Port autonome de Douala par décision N° 2526-19 DG/PAD du 30 décembre 2019.