Dernieres nouvelles du front

Publié le 26 juillet 2008 par Zegatt

Arrive un moment ou le decompte du temps laisse la place aux heures, abandonnant les jours. Nous y voici ; le depart approche, apres quelques 25 jours de periple.

Il n`y aura pas de bilan final. Trois pays visites (si tant est que l`on considere la Palestine, et ce serait lui rendre justice, comme un pays a part entiere), et me voila dans l`incapacite d`en tirer une quelconque ligne directrice.

La multiplicite religieuse, politique et la diversite de la pensee est trop importante, trop variee pour ne serait-ce que pretendre a la resumer en 3 lignes. Les images courent dans ma tete, les experiences, les rencontres ont ete nombreuses (et a plusieurs reprises ; le Moyen Orient est un petit territoire : abandonnez quelqu`un a Eilat pour le retrouver 5 jours plus tard a Jerusalem, croisez un voyageur solitaire dans le desert jordanien, il atterira lui aussi dans la cite de la paix, et ainsi de suite). Cependant, l`ambiance surfaite qui regne dans les lieux chretiens ou le trop plein commercial qui a envahit le Mur des Lamentations ou le bord de mer d`Eilat ruine certains moments qui auraient pu friser le grandiose.

Quoiqu`il en soit, me voici donc entre la Galilee et le Golan, jonglant entre Tiberiade et les frontieres sous tension de Syrie et du Liban. Un chateau arabe au nord, des sites chretiens trahits par les Franciscains (abus stylistique, sacrifice de la simplicite au profit du pompeux) et des cotes ravagees par des immeubles rappelant le Grau-du-roi… Heureusement que les vestiges et que les paysages du nord demeurent, autorisant a l`evasion malgre les defauts cotiers.

Perdu entre les immeubles de Tiberias, un maigre cimetiere juif ou les pierres minuscules d`empilent sur les tombes cachent en son antre une vague plaque usee par le temps, craquelee, au nom de Rambam. Rabbi Moshe Ben Maimon, alias le grand Maemonide. Les philosophes des siecles passes ont ete abandonnes a leur sort, perdus sous des constructions metalliques hideuses, deshonnores par leurs pairs de notre temps.

Maemonide (si tant est que le corps mitoyen de la plaque soit bien le sien) nous rappelle que les enjeux locaux se font dans l`immediat, et que le long terme est une question secondaire. Quelques kilometres plus haut, dans les ruines de Nimrod, l`Histoire (”avec sa grande hache” pour reprendre Perec) enseigne une toute autre lecon, a savoir que les oliviers poussent sur les fondations du passe, et que la nature reprend toujours ses droits.

Shalom, salam, ou tout ce que vous desirez, du moment que cela signifie Paix. A bientot.