A l’occasion de la Journée mondiale des pieds bots (ces malformations congénitales des pieds) qui s’est célébrée jeudi 3 juin 2021, des sessions d’éducation, de sensibilisation ont eu lieu hier à l’Hôpital Baptiste de Mboppi.
Une occasion pour le groupe d’experts en santé physiologique (parmi lesquels Dr Ndasi Henry, supervisor of Cameroon Clubfoot care project, Pt. Nkama Benoit, expert Pec pieds bots à l’hôpital de Deido, Pt. Nfor Wilfred Shey, expert Pec pieds bots à l’hôpital Baptiste…) de faire savoir que les pieds bots ne sont pas une malédiction encore moins de la sorcellerie comme semble le croire l’imagerie populaire. Il s’agit plutôt des malformations congénitales des pieds peu ou mal connues des populations camerounaises. Voilà qui justifie des rencontres pour sensibilisation qui se sont tenues les 27 mai et 3 juin 2021 dans la ville de Douala. Selon les experts, la fréquence des pieds bots est un cas par mois. S’agissant de cette pathologie dont les enfants touchés sont stigmatisés, marginalisés, nous apprenons que c’est en 2014 que la prise en charge a commencé par un projet au Cameroun.
Par la suite dans les années 2017-2018, l’association humanitaire Mercy Ships est venue au Cameroun sensibiliser et consulter certains cas. Elle a assuré le suivi et fait des propositions au gouvernement camerounais. En 2020, le Cameroun a donc validé la prise en charge et cette année 2021 avec le concours du Ministre de la Santé publique, le pied bot est désormais un programme national de la santé du Cameroun. Le pied bot n’a pas de causes connues mais plus vite on commence le traitement, mieux ça vaut. En ce qui concerne le traitement, «la méthode Ponseti est le traitement meilleur pratiqué dans le monde. Elle a une efficacité prouvée à 95%. Elle est plus efficace que la chirurgie. Selon les experts face au public ce 3 juin 2020 à l’hôpital Baptiste de Mboppi, cette méthode convient pour des personnes aux faibles revenus. Il faut juste commencer le traitement dès les premiers mois de vie du bébé».
Conseils et recommandations
Selon les interlocuteurs, cette méthode a deux étapes: la correction (manipulation et plâtrage une fois par semaine; après vient la ténotomie qui consiste en une petite chirurgie sur le tendon d’Achille de l’enfant) et la maintenance (port d’attelles pour maintenir et corriger de sorte à éviter la récidive). «NB: il faut bien éduquer le patient et le parent sur comment porter les attelles. Le parent doit prendre la chose en main si on veut de bons résultats», indique le panel pour qui, ce qu’il ne faut pas faire lorsqu’on est en face des familles et patients est: «lorsque vous les recevez à l’hôpital, ne leur dites pas de revenir un an après; ne blâmez pas la mère; ne les envoyez pas chez un guérisseur professionnel; ne les encouragez pas à douter d’un traitement conventionnel».
Par contre, ce qu’il faut savoir selon les médecins est que «la référence précoce est importante. Il faut donc surmonter les obstacles: éduquer et rassurer les parents, référer la famille à une clinique, encourager la famille à suivre le traitement qui va jusqu’à l’âge de 5 ans mais qui est efficace, moins cher, travailler avec d’autres organisations, communautés. A Douala, les formations sanitaires de référence en la matière sont les hôpitaux de district de Nylon, Deido, l’hôpital Baptiste de Mboppi».