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Cameroun – Insolvabilité : La douane aux trousses d’Ali Bachir

Publié le 03 juin 2021 par Tonton @supprimez

L’administration douanière réclame à l’entreprise Sahel Petrolium appartenant à Ali Bachir la somme de 2.432.054.042 FCFA pour non payement des droits et taxes douanières.

Après la mise en garde adressée au DG de Sahel Petrolium le sommant de payer au trésor public sous huitaine les frais des douanes et taxes, la direction générale des douanes est passée à la vitesse supérieure en interdisant à l’entreprise Sahel Petrolium l’importation des produits pétroliers. Par une correspondance le directeur général des douanes informe la direction générale de la société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp) et la Sonara, de sa décision de suspension de livraison des cargaisons du carburant à Sahel Petrolium jusqu’à nouvel avis. Cette décision survient suite au non paiement par l’entreprise de la somme de 2.432.054.042 FCFA représentant les frais des douanes et taxes sur la période 2020 et 2021.

Selon les informations collectées à bonnes sources, après la mise sur pied du système de compensation entre les deux parties, la facture de Sahel Petrolium a été ramenée à la somme de 2.432.054.042 FCFA au lieu de 6.322.484.131 FCFA initialement calculée. Dans son courrier datée du 26 avril 2021, Fongod Edwin Nwaga, directeur général des douanes écrit : « l’exploitation du système informatique de l’administration des douanes fait ressortir que vous êtes redevable envers le Trésor public au titre des droits et taxes de douanes à hauteur de 6.322.484.131 FCFA ». Dans le même document, le patron de la douane camerounaise ajoute : « en y excluant les opérations ayant bénéficié d’un accord de compensation, il en résulte une dette nette de 2.432.054.042 FCFA », précise-t-il.

Sahel Petrolium quasiment à l’arrêt

Sur le terrain, les stations-service Sahel Petrolium sont presque à l’arrêt. A Beka, les cuves contenant le gasoil sont vides depuis plusieurs semaines. L’un des pompistes que nous avons rencontré a confirmé sous anonymat que les cuves à gasoil sont vides et ceux contenant le pétrole lampant et le carburant sont aussi à moitié vides. « Nous n’avons jamais vécu une telle situation depuis son ouverture. La station Sahel Petrolium ne fonctionne presque plus à plein temps à cause du manque du carburant et du gasoil dans nos cuves », confie un pompiste de la station Sahel Petrolium de Beka. D’autres employés de la station-service nous confient que les responsables de Sahel Petrolium sous-traitent avec certains marqueteurs du secteur chez qui ils s’approvisionnent désormais. « Comme nous n’avons plus accès à la Scdp depuis la sortie de la lettre du Dg des douanes, ce sont les concurrents qui nous livre l’essence et le gasoil», confie un pompiste de la station-service. A la station-service Sahel Petrolium de Dang, la situation est presque identique à celle de Béka. Selon les responsables de cette station-service, les cuves de gasoil sont à moitié vides. Le pétrole lampant et le carburant ne sont pas concernés par la pénurie qui s’annonce peu à peu à Sahel Petrolium de Dang.

En plus des réclamations de la douane, c’est la Sonara qui réclame la somme de 103.976.048 FCFA représentant l’enlèvement de produits échus le 30 avril 2021. Dans un courrier daté du 5 mai 2021, le directeur général de la Sonara annonçait à Sahel Petrolium la suspension de la livraison des produits pétroliers à l’entreprise appartenant à Ali Bachir. « Nous sommes dans l’obligation de suspendre nos livraisons sans préjudice des intérêts de retard que nous vous imputerons » a écrit Simo Njonou Jean Paul, le directeur général de la Sonara dans la correspondance adressée au Dg de Sahel Petrolium. Une source à la Sonara a confié sous le sceau de l’anonymat que la livraison des produits pétroliers à Sahel Petrolium a été suspendue depuis le 15 mai 2021. Les multitudes tentatives du reporter de votre journal de joindre le directeur général de Sahel Petrolium en vue d’avoir sa version des faits au sujet des factures impayées à la douane et à la Sonara sont restés vaines. L’ancien parlementaire du Rdpc n’a pas jugé utile de donner une suite à nos nombreuses sollicitations.

Créé en 2014, Sahel Petrolium compte deux stations-services dans la ville de Ngaoundéré (à Beka-hossere et à Dang). Selon le ministère de l’eau et de l’énergie, l’entreprise n’a pas respecté le cahier de charge déposé par le promoteur. Ce cahier de charge stipule que dans les cinq premières années de sa création, Sahel Petrolium devrait couvrir 20% des zones rurales en installant des stations-services dans ces zones. Ce qui n’a pas été le cas à sa septième année d’existence. Les employés des deux stations qui ne disposent pas de bulletin de paie ou de contrat de travail, et qui ne sont pas assurés, sont payés au gré des humeurs du promoteur de Sahel Petrolium. Que dire des cotisations sociales de l’entreprise à la Cnps ?

Adolarc Lamissia


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