J'ai cité les travaux de Michael Porter sur les "business clusters". Son idée principale est que, jadis, ce qui comptait, en termes de succès économique, était la géographie, maintenant, c'est la capacité de transformation. Cela résulterait du succès de la supply chain : désormais quasiment quel que soit l'endroit où l'on est on peut recevoir au même prix, ou presque, tout ce qui se produit dans le monde. Ce qui "fait la différence", c'est sa capacité à transformer cela en quelque-chose d'unique (Cognac fabrique de la vodka...).
Cette capacité est une question de combinaison de conditions favorables au sein d'un territoire : accumulation de savoir faire, intimité entre ses membres, confiance, sentiment d'identité partagée, stimulation de la concurrence...
Quels sont les avantages d'un cluster ? C'est un intermédiaire (un "juste milieu" ?) entre le marché et la grande entreprise.
- Le problème du marché est le "coût de transaction" : tout le monde y étant en concurrence avec tout le monde il n'y a pas intérêt à partager l'information et les moyens qui sont nécessaires à l'innovation et à l'amélioration des produits.
- Sous cet angle, la multinationale devrait être plus efficace que le cluster, et elle peut l'avoir été (cf. Boeing ou IBM), seulement, elle tend à la rigidité bureaucratique, qui tue toute créativité (le PDG est supposé omniscient), et il y manque fréquemment et de plus en plus le sentiment d'appartenance qui pousse l'individu à chercher autre chose que son intérêt.