Magazine Journal intime
Si vous poursuivez ce chemin de terre creusé d’ornières et de sillons humides de profondes flaques d’une eau boueuse, vous atteindrez le bout du monde. Il vous faudra rouler quelques heures à peine, et comme il n’y a pas de station essence vous ne pourrez pas effectuer le voyage retour. Vous trouverez des abris en tôle ondulée, des maisons approximatives en zinc, des amoncellements de débris, des empilements de pneus en colonnes futiles et des arbres détrempés de pluie qui n’ont jamais aperçu d’êtres humains. Mais vous pourrez dire que vous avez atteint le bout du monde.