Le bon Carlos donne donc à l'Espagne un nouveau chapitre de gloire dans cette été 2008 décidément très ibérique. Championne d'Europe en foot, vainqueur de Roland Garros et Wimbledon avec Nadal, et maintenant en jaune à l'arrivée de la grande boucle, l'Espagne ne laisse rien aux autre en ce moment. Difficile d'imaginer la série se poursuivre pendant les J.O., mais quoi qu'il arrive à Pékin, l'année 2008 aura été belle pour les sujets de Juan Carlos.
Sastre devance le nouveau Poulidor du peloton, Cadel Evans, deuxième cette saison comme en 2007 (à seulement 23 secondes de Contador), l'australien n'aura pas su reprendre son retard sur Sastre dans le dernier contre-la-montre. La faute a des jambes qui ont probablement payé leurs efforts dans les Alpes. Si Evans n'a pas complètement explosé dans la haute montagne face aux attaques répétées de la superbe équipe CSC, le coureur de la Silence-Lotto y aura finalement laissé trop de gomme pour assener le coup de grâce. La faute aussi, peut-être, a un trop grand attentisme. Evans n'a jamais vraiment attaqué, même s'il a presque toujours été bien placé.
Sastre, lui, comme la surprise allemande Bernhard Kohl, a eu du culot. Il a eu, en plus, de la patience, de l'intelligence… Et une formidable équipe (Andy Schleck et Fabian Cancellara en équipiers prêts à tous les sacrifices, Frank Schleck en leader puis en équipier modèle).
La recette du Tour est bien connue : être bon dans la montagne et dans les épreuve de contre-la-montre. Sastre n'est pas un foudre de guerre face au chrono, mais une excellente gestion de son effort tout au long des trois semaines lui a permis de faire très bonne figure dans cette même épreuve entre Cérilly et Saint-Amand-Montrond. C'est aussi le fruit d'un gros travail de préparation. L'Espagnol avait un rêve, un objectif : le Tour. Evans et Valverde ont survolé le début de la saison cycliste, mais se sont émoussés. Sastre, lui, a fait en sorte d'arriver frais. Et voilà le résultat.
On peut se navrer de la spécialisation dans cyclisme, mais le niveau est tel qu'être le meilleur partout, et toute l'année relève de l'impossible, face a d'autres coureur qui se préparent plus spécifiquement pour un événement.