Durant le quinquennat Macron, les représentants du bloc bourgeois de droite se sont radicalisés.
Ainsi, les groupes LREM et LR ont voté les lois qui "normalisent" les dispositions de l'état d'urgence et assurent une surveillance globale de la population, le ministre de l'intérieur a qualifié de "molle" la leader de l'extrême droite, le présidentiable Bertrand a réclamé des peines automatiques de justice, et, voilà que dimanche dernier, l'un des vice-présidents de LR a déclaré qu'il voulait interdire à certains justiciables le droit de faire appel d'une condamnation pénale !
En l'espèce, les dirigeants de LREM et de LR exploitent le moindre fait divers impliquant un immigré ou un membre de la police pour proférer des déclarations visant à restreindre, chaque fois un peu plus, nos libertés et nos droits.
Plutôt que calmer les esprits et analyser les véritables causes de l'insécurité (inégalités sociales, précarité sociale de masse, absence de perspective professionnelle, ghettos, absence de services publics, lutte inefficace contre le trafic de drogue), cette droite classique (LR et LREM) tient un discours opportuniste qui repose sur la vengeance (avec l'idée que la justice est lente et laxiste) et sur l'exclusion (désignation de boucs émissaires : musulmans, "islamo-gauchistes", migrants, chômeurs, pauvres).
Ainsi, LR et LREM réussissent l'exploit d'être aussi radicaux que l'extrême droite lepéniste sur le thème sécuritaire.
Jusqu'à présent, cette stratégie n'a jamais produit les effets escomptés. Deux hypothèses. D'une part, les gens préfèrent l'originale à une contrefaçon. Et d'autre part, les anciens électeurs de la droite classique estiment que le vote Le Pen n'est pas plus extrême que celui en faveur de LR et de LREM.
Quoi qu'il en soit, évitons que le 2d tour de la présidentielle soit un duel factice entre Macron et Le Pen, Macron et Bertrand ou Bertrand et Le Pen...