Cameroun : Ces goulots d’étranglement qui ont plombé le Bip 2020

Publié le 31 mai 2021 par Tonton @supprimez

Faible appropriation des procédures, abandon des chantiers, retard dans les procédures de contractualisation... sont entre autres causes ajoutées à la crise sanitaire liée à la Cov id-19, qui ont freiné l'exécution physicofinancière du Bip pour l'exercice 2020.

C'est l'Amphithéâtre 300 du ministère de l'Economie, de la planification et de l'aménagement du territoire qui a accueilli le 27 mai 2021, les travaux de la deuxième session du Comité national de suivi de l'exécution physico-financière du Budget d'investissement public pour l'exercice 2020. Présidé par l'honorable Rosette Moutymbo Ayayi, ladite session a réuni les présidents des comités régionaux de suivi du Bip, les représentants des communautés villageoises et les directeurs de l'administration centrale impliqués dans la chaine d'exécution et du suivi du Bip. Il était question de faire le bilan de l'exécution physico-financière des projets inscrits au budget d'investissement public au 31 décembre 2020.

D'entrée, il faut dire que plusieurs difficultés, outre la crise sanitaire liée à la Covid-19, justifient la régression observée dans l'exécution du Bip au terme de l'exercice 2020. Les difficultés liées à la contractualisation des projets, entre autres, les retards constamment observées dans les procédures de contractualisation des projets en raison du non-respect des plans de passation des marchés et la maturation insuffisante de certains projets inscrits dans le Bip. On relève aussi avec le Comité national de suivi du Bip, les difficultés liées à l'exécution physico-financière des projets, entre autres, l'abandon des chantiers par certains prestataires, la faible appropriation des nouvelles procédures d'exécution des Fonds de contre partie et des subventions d'investissement public, la crise sécuritaire persistante. Et enfin,les difficultés liées au mécanisme de suivi de l'exécution des projets.

Ainsi, nous apprenons qu'au 31 décembre 2020, de la situation de l'exécution globale du Bip 2020, les statistiques enregistrées se présentent ainsi qu'il suit : Engagement, 1 065,26 milliards Fcfa en valeur absolue, soit 95,69% en valeur relative. Le taux de liquidation est de 1 057,49 milliards Fcfa en valeur absolue, soit 95,00% en valeur relative. Le taux d'ordonnancement, lui, est de 1 057,28 milliards Fcfa en valeur absolue, soit 94, 98 % en valeur relative. De manière globale, le Comité nation de suivi de l'exécution du Bip indique que le taux d'exécution physique des projets est de 92,36% au soir du 31 décembre 2020.

Les bons et les mauvais élèves

De manière spécifique, dans les services centraux, l'évaluation de la situation de l'exécution du Bip, indique que le taux d'engagement est de 97,19% contre 93,41% à la même période de l'exercice 2019, soit une hausse de 3,78 points ; le taux de liquidation quant à lui est de 97,06% contre 92,43 au terme de l'exercice 2019, soit une augmentation de 4,64 points ; le taux d'ordonnancement est chiffré à 97,02% contre 91,95% à la même période de l'exercice 2019. Ainsi, le taux d'exécution physique est de 89,63% contre 95,94% au 31 décembre 2019, soit une baisse de 6,31 points.

Comme au niveau central, l'exécution du Bip à gestion déconcentrée a connu une baisse par rapport à la même période de l'exercice 2019. Il a été observé un taux d'engagement de 89,54% contre 84,03 en 2029, soit un gain de 5,50 points ; un taux de liquidation de 83,96% contre 77,97% au terme de l'exercice 2019, soit une hausse de 5,99 points ; le taux d'exécution physique est de 88,80% contre 70,92% en décembre 2019, soit un gain de 17,89 points. Par ailleurs, le Comité informe-t-il de ce que les régions de l'Adamaoua et du Nord enregistrent les meilleures performances avec des taux d'exécution physique respectifs de 96,51% et 96,21%. Les régions du Nord-ouest et de l'Est en revanche, enregistrent les taux d'exécution physique des projets les moins élevés.

Achille KAMGA