The Question : the Deaths of Vic Sage, en quatre fascicules grand format est une incursion bienvenue de Jeff Lemire dans la série fantastico policière créée par Steve Ditko dans Blue Beetle en 1967. Celui-ci a été cependant remis en selle et popularisé par Dennis O Neil et Denys Cowan dans les années 1987-90 à l'aide d'un Run de 36 épisodes. Ici, il est aidé par le même dessinateur "original", et l'excellent Bill Sienkiewicz qui, auparavant aux couvertures assure ici magnifiquement l'encrage, ce qui apporte, en plus des couleurs exceptionnelles de Chris Sotomayor, une touche particulièrement accrocheuse à ce One Shot.
Le journaliste Vic Sage s'interroge sur les rêves étranges qui l'assaillent, le faisant "voyager" mentalement dans des décors
Ce très bon Run ravira les amateurs d'une série et d'un personnage très peu connu des lecteurs français, et dont une édition intégrale du cycle principal serait bienvenu, d'autant plus pour rendre hommage à Dennis O Neil, décédé en juin 2020. On parle ici de comics alternatif, mêlant fantastique et polar, au ton très adulte. Il semble que le lectorat hexagonal ne soit cependant encore pas très chaud, ce qui, avouons-le, est bien dommage, eut égard aux talents rassemblés sur cette histoire. Recommandé chaudement.
Monstermen Hearth of Wrath 1-3
Ces Monstermen proviennent non pas des travaux de Gary Gianni, mais du vaste univers d'Edgar Rice Burroughs, riche à souhait, que cet éditeur propose de redécouvrir.
Pour faire très vite, et en résumant le prologue de ce comics, on est sur une île de Bornéo, en 1912, suivant le destin de Thownsed Harper Jr, fils d'un magnat du transport, sur les traces de la belle Virginia Maxon, fille d'un scientifique menant d'étranges et cruelles expériences sur cette île, élevant des hommes en secrets dans des cages, en faisant des monstres..
Un scénario bien dans l'esprit de l' "île du docteur Moreau", dont le style graphique du philippin Roy Martinez, habitué des récits de genre chez de petits éditeurs colle bien au genre horreur, tout en assumant un certain classissisme bien dans l'esprit début 20eme Burroughsien. Zombies like, ambiance moite et sombre, angoissante, personnages au charisme classieux, tout contribue à faire de ce Monstermen un bon premier épisode. Les couleurs de Periya Pillai ne font que confirmer cette impression. A découvrir.
Le docteur Hancock est archéologue et a rejoint une mission secrète l'emmenant sur la lune. Lancée en novembre 1980, sa capsule va mettre trois jours avant d'être dirigée sur le satellite et rejoindre une base secrète basée sur sa face cachée. Une base créée en...1967. Sa mission : comprendre d'où provient la structure en pierre que ses prédécesseurs ont découvert. Un temple comportant des sortes de hiéroglyphes...Alors que l'équipe l'inspecte avec Hancock expliquant que d'autres structures similaires existent dans le système solaire, leurs agissements provoquent une réaction en chaîne d'auto défense et de destruction, les poussant à s'enfuir...
La suite de déroulera sur Mars..
Un bon premier épisode, à l'ambiance et aux aspects graphiques très savoureux, oeuvre de Walt Barna, dessinateur en plein essor, que l'on va voit très bientôt dans un nouveau titre chez Boom studios : "Dark Blood", même si jouant sur des codes déjà vus. Néanmoins, le suspens lié à ces structures d'apparence antique et ces "extraterrestres" belliqueux donnent sans conteste envie de lire la suite. Très belle couverture de Justin Greenwood.
> Une traduction française chez Hi comics un jour ?....
Un titre, une fois n'est pas coutume, commandé sur la foi de son sujet, sa couverture, et la méconnaissance totale de son équipe créatrice. On souhaite découvrir...ou pas !?
Dose, c'est un mix entre Blade Runner, le Festin nu et les Freak Brothers. L'histoire d'un loser toxico, Screw Worm, drogué aux amphétamines, accompagné par un robot volant domestique. Celui-ci évolue dans un monde où les batailles de super héros sont quotidiennes, et ou les infos en continue inondent chaque individu via des holographes. Pinky, une héroïne vient d'être tuée, et notre anti héros se met en quête de vérité, dans le milieu interlope...
Le dessin très fanzine de John Gebbia, en noir et blanc et trame à l'encrage onctueux, pouvant évoquer un peu Howard Cruze, emporte l'adhésion immédiatement. Le lettrage efficace complète l'intérêt, et l'histoire est suffisamment étrange, marrante et intriguante pour donner envie de lire le second tome de conclusion. Dose ! c'est le comics Underground de qualité typique, permettant de découvrir un duo de choc. Recommandé là aussi.
Nous sommes en 1914 et John "Jack" Locke pas encore majeur, vit retiré avec sa petite sœur Mary et ses deux parents dans la belle demeure de KeyHouse. Il n'a qu'une idée en tête : aller s'engager en Europe afin de rejoindre le combat pour la liberté. Son père cependant l'empêche d'accéder à ce qu'il cherche : les clefs les plus puissantes, enfermées dans une grotte dans les sous-sol de la maison. Un stratagème usé sur sa mère va cependant lui permette de réaliser son rêve, et le projeter dans les Flandres, en plein conflit.
La série Locke and Key, créée par Joe Hill et Gabriel Rodriguez, phénomène d'édition, best seller comics dans le monde entier, et objet d'une première saison TV sur Netflix en 2019, n'en finit pas de revenir, que ce soit sous la forme de nouvelles éditions (4 minimum en France, depuis les premières chez Milady en 2010), mais aussi grâce à des séries courtes ou parallèles, comme ici. Les auteurs ont révélé au Comics con 2019 de San Diego avoir élaboré un run appelé World War Key, qui s'étirerait sur 37 épisodes contenus dans 6 albums. Il ajoutait lors d'une interview : "Le passé ne disparaît jamais… et je pense que de nombreuses histoires de fantômes évoquent comment le passé continuent de traverser le présent. On visitera la guerre d’indépendance, la guerre civile, et la seconde guerre mondiale, afin de montrer comment ces évènements passés ont pu avoir des effets significatifs sur nos héros aujourd’hui. »
Une histoire en trois parties, celle-ci, a été réalisé durant l'été 2020, mettant en scène des personnages de l'âge d'or de la série : Open the Moon and Locke & Key: Grindhouse (deux chapitres dont l’un à paraître en France en juin chez Hi comics). Il sert aussi d’introduction au crossover the Locke &
On retrouve dans ce nouvel épisode toute la magie de la série principale, avec néanmoins une nouvelle ambiance, époque changeante. On découvre entre autre de nouvelles clefs, comme la Stamp Key, permettant de recevoir des courriers réels ou imaginaires, envoyés par, ou destinés à de célèbres personnages, et une famille sympathique. John, armé de ses clefs, dont la couronne permettant de voler, celles des ombres, ou celle du feu, va semer le trouble dans les rangs allemands. Cependant, dans le second chapitre, un événement tragique va apporter le désordre dans sa propre maison… Une oeuvre déjà culte qui bénéficie là d'un beau prequel. On a hâte de lire les suites prévues !
FG