Pour de nombreux observateurs, les banques camerounaises impliquées dans cette scabreuse affaire de Covidgate peuvent même se voir interdites d'accès au réseau international Swift en ce qui concerne leurs différentes transactions financières. Une situation qui n'arrangerait pas le Cameroun.
De l'argent. Il en a coulé à flot dans le cadre de la lutte contre le coronavirus au Cameroun. Si dans certaines chaumières et quelques salons huppés de la cité capitale, de nombreux regards sont davantage tournés sur l'utilisation faite du Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus, estimé aujourd'hui à un montant global de 180 milliards de Fcfa, nos sources généralement bien informées indiquent qu'en dehors de cette dotation financière, d'énormes sommes d'argent ont également été injectées dans le cadre de la lutte contre cette pandémie.
Dans la foulée, l'on parle entre autres du compte d'affectation budgétaire adopté par l'Assemblée nationale ; non sans oublier le fonds de solidarité pour la santé, qui reçoit, depuis sa création en 1993, 10% des recettes mensuelles en provenance des établissements publics fournissant des soins médicaux primaires. Et pour revenir au fonds spécial de solidarité sus évoqué, source de pressions diverses de la part des bailleurs de fonds, nous apprenons que les conclusions de l'audit commandé par le Premier ministre en mai 2020 sur haute instruction du chef de l'Etat à la Chambre des comptes de la Cour Suprême, fait état d'un trou de plus de 50 milliards de Fcfa.
Un argent qui aurait séjourné et transité dans plusieurs structures bancaires au Cameroun. C'est certainement ce qui a poussé de nombreux observateurs à se demander si les institutions bancaires internationales ne vont pas exclure ces banques camerounaises du réseau opérationnel Swift, au cas où le Cameroun n'arraivait pas à établir une certaine traçabilité sur les fonds en question, et mettre ainsi le grappin sur les auteurs et autres complices de ces différentes distractions. On l'a d'ailleurs vu avec les Etats-Unis d'Amérique lorsqu'il s'est agi de rechercher les principaux pourvoyeurs financiers du terrorisme au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, avec comme principal objectif, l'éradication de l'organisation terroriste Al-Qaïda. Pour de nombreux observateurs en effet, en sus d'être une société belge dont l'objectif consiste à harmoniser les virements, prélèvements et paiements en Europe et dans le monde, Swift c'est également un code correspondant au numéro d'identification d'une banque sur le plan international.
Il permet ainsi d'identifier le pays, la banque et la filiale où un compte est enregistré, tout en favorisant les paiements interbancaires. Si de freluquets enjoués croient savoir que cette approche portera atteinte à plus d'un titre, à la liberté individuelle des uns et des autres, surtout que le droit positif européen classe les informations Swift dans le registre des données dites personnelles, de nombreux observateurs quant à eux pensent pour le cas du Cameroun, qu'on devrait en faire une exception comme ce fut le cas aux Etats-Unis, surtout que l'affaire Covidgate est considérée aujourd'hui comme le plus important scandale de détournements massifs de ces dernières années.
Transactions
L'on pourrait même aller plus loin en expulsant du programme Swift, les banques camerounaises qui auront pris part à ce scandale. On le sait très bien, être connecté au réseau Swift revient à être connecté aux réseau Swift revient à être connecté aux différents marchés financiers à travers le monde, en être expulsé conduit alors inévitablement à un assèchement de ses canaux de financement, même si aujourd'hui il existe des moyens de contourner ce type de sanction. Une procédure jugée d'ailleurs lourde, lente et coûteuse, surtout qu'elle oblige à avoir des comptes partout à travers le monde. C'est donc une aubaine qui se présente à l'Etat camerounais, quand on sait aujourd'hui que le réseau Swift c'est plus de 11 millions de transactions quotidiennes, grâce à son outil de transmission des ordres de paiement et sa messagerie électronique utilisée pour réaliser tous mouvements de titres et espèces.