Les mères sont à l’honneur dès l’Antiquité, mais à l'époque elles l'étaient d’une autre manière. En effet, chez les Grecs, c’était la mère des dieux, Rhéa, que l’on fêtait. Les Romains, au Ve siècle avant J.C., rendaient hommage aux femmes et aux mères. Cette fête portait le nom des « Matraliae » et célébrait Mater Matuta, la déesse de l’aube et de l’enfantement. Elle avait lieu le 11 juin, au moment où l’on se rapproche du solstice d’été.
"Les Matronalia étaient célébrées le 1er mars (qui était le premier jour du printemps chez les Romains), et sont considérées aujourd'hui comme la « fête des mères latine » ; elles célébraient la naissance de Rome, le Printemps, les enfants et les mères. Cette fête des mères – dont le nom est tiré de matrona, mère de famille – est l’occasion pour elles, une fois reçus de leurs maris des cadeaux et de l’argent, de se rendre au temple de Juno Lucina (celle qui donne la lumière aux enfants, en leur donnant le jour), sur l’Esquilin, la tête couronnée de fleurs et les mains pleines de bouquets qu’elles offrent à la déesse. C’est aussi dans ce temple que tout père de famille, à la naissance d’un enfant, déposait une pièce de monnaie ; ce procédé permettait de compter les naissances !"
A cette époque, on honorait Junon Lucine (Juno Lucina - déesse de lumière), qui présidait aux accouchements. A l'origine, le qualificatif dériverait du mot lucus (bois, forêt) : le plus ancien sanctuaire consacré à Junon Lucine près d'un bois sur l'Esquilin, et avait été fondé par le roi sabin Titus Tatius en 735 avant J.C. Mais l'adjectif fut bientôt rapproché du terme Lux (lumière) faisant de Junon Lucine la déesse veillant à la délivrance des parturientes, en aidant les futures mères à "donner le jour". Elle est souvent représentée voilée, portant un bébé et tenant généralement une fleur dans la main droite.
La cérémonie en elle-même débute dans le bois sacré adjacent au Temple de Junon Lucine. Maris et femmes y déposent des couronnes de fleurs et adressent des prières pour la protection de leur union. Alors que l'usage veut qu'une femme ne se montre jamais en public les cheveux épars, les Romaines - et en particulier les femmes enceintes - les portent détachés ; elles doivent également prendre garde à ce qu'aucun nœud ou ceinture n'entrave leur tenue vestimentaire, afin que la Déesse puisse faciliter la venue d'un enfant.
"Apportez des fleurs à la déesse : elle se complaît dans les plantes écloses, cette déesse ; ceignez-vous la tête de fleurs délicates. Dites-lui : 'C'est toi, Lucina, qui nous as donné la lumière' ; dites-lui : 'C'est à toi d'exaucer le vœu de la femme en couches !' Cependant, si une femme est enceinte, qu'elle dénoue ses cheveux et prie la déesse de la délivrer en douceur de ses couches." (Ovide, "Les Fastes", III - 253.)
La fête se poursuit ensuite dans le cadre privé, où l'on honore cette fois la mère de famille : elle reçoit des présents de son époux et de ses enfants, et on prie pour sa santé. En revanche, la maîtresse de maison est tenue de servir les esclaves, tout comme le pater familias le fait lors des Saturnales clôturant l'année. D'ailleurs, Martial désigne les Matronalia comme les "Saturnales des calendes de Mars." (Martial, "Épigrammes", V - 84 - 11.)
Il faut bien noter que seules les femmes mariées sont concernées par les Matronalia - au contraire des célibataires et des femmes de mœurs légères (les prostituées, quoi !), à qui l'accès au Temple de Junon Lucine est normalement interdit ce jour-là. Toutefois, si elles contreviennent à cette interdiction, elles peuvent expier leur faute en sacrifiant un agneau à la Déesse. Cette exclusion est finalement logique puisque Junon Lucine, épouse du Dieu suprême Jupiter, est en fait la personnification de la matrone idéale dans son rôle le plus important - celui de mère de famille, chargée de fournir des héritiers à la gens et des citoyens à l’État romain.
Cette tradition ne réapparaît qu’au XVIe siècle, en Angleterre. Les Anglais instituent alors le « mothering Sunday » : le dimanche des mères. Cette fois, il s’agit de donner le droit aux domestiques des grandes familles anglaises d’avoir un jour de repos afin de se retrouver en famille.
Aux Etats-Unis, l'activiste Julia Ward Howe initia en 1870 la Proclamation de la Journée de la mère, invitant les mamans de la terre entière à se réunir dans le but d'obtenir la paix. Mais c'est surtout Anna Jarvis (1864-1948) qui est considérée comme responsable de la version internationale que l'on connaît aujourd'hui. Elle est également la fondatrice des "clubs" spécifiques aux mamans, dans le même but d'union pacifique.
Il faut savoir, qu'elle-même était très proche de sa mère, décédée le 9 mai 1905. Le 10 mai 1908, elle dirigea une cérémonie au sein de l'église épiscopale et méthodiste Andrews afin d'honorer sa mère, "parmi toutes les mères". Ne pouvant y assister, elle envoya un télégramme et 500 oeillets blancs. Ce qui associa pour la première fois cet événement à des fleurs. En 1912, elle crée l'association internationale pour la Journée de la mère.
C'est alors en 1914, que les Etats-Unis en font une fête nationale officielle. Aujourd'hui encore, l'oeillet y demeure un symbole : blanc pour une maman encore en vie, rouge pour une maman décédée.
En cette même année 1914, elle apparut en Grande-Bretagne.
Les Américains semblent être parmis les premiers à avoir adopté la fête des Mères mais ils ont été très vite rejoint par la Belgique, le Danemark, la Finlande, l’Italie, la Turquie et l’Australie.
En 1806, Napoléon Bonaparte évoque la création d’une fête des mères officielle, que l’on célébrerait au printemps. Mais l’idée tarde à se mettre en place. En 1897, l’Alliance nationale contre la dépopulation lance une autre idée : une fête des enfants, afin de mettre en avant l’importance de la fécondité et de mettre à l’honneur la famille.
Au XXe siècle, les premières « journées des mères » ont commencées à être fêtées. C’est à l’Union Fraternelle des Pères de Famille Méritants d’Artas que l’on doit pourtant la toute première célébration des mères. Le 10 juin 1906, l’Isère décide alors de récompenser les mamans les plus méritantes, le tout dans une véritable ambiance de fête, comme l’attestent les défilés dans les rues décorées. Plus tard, le 16 juin 1918, le colonel de la Croix-Laval va instaurer la première « Journée des mères » officielle, à Lyon. C’est le début de la tradition.
En 1942, le maréchal Pétain s'exprimait à la radio concernant cet événement, notamment dans un message à la radio: "Vous seules, savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui font les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne." Plutôt que de fêter la journée des mamans, il s'agit de tout mettre en oeuvre pour relancer le taux de natalité en France.
En 1950, la loi du 24 mai indique que "la République française rend officiellement hommage chaque année aux mères françaises au cours d'une journée consacrée à la célébration de la Fête des mères". Elle fixe la date au quatrième dimanche de mai, excepté si la Pentecôte tombe le même jour. Dans ce cas, la Fête des mères a lieu le premier dimanche de juin. Le ministère de la Santé et l'Unaf (Union nationale des associations familiales) sont en charge de l'organisation de la célébration.
Comment un incident diplomatique rappelle l’importance de cette partie de notre anatomie dans l’application du protocole diplomatique… Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire, permettez-nous de la résumer en quelques mots. Un incident...
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