"Présent", répond le petit virus, déguisé en écolier
à l'appel du professeur
Entre le gouvernement de la Ville de Buenos Aires et le gouvernement fédéral, il y a eu depuis une semaine une trêve au milieu de cette campagne électorale de mi-mandat dans laquelle la droite ne recule devant aucune manœuvre, fût-ce au détriment de la sécurité sanitaire.
Mais c’est déjà fini. Horacio Rodríguez Larreta vient en effet d’annoncer que la capitale argentine, dont il dirige le gouvernement local, reprendrait dès lundi prochain les cours en présentiel en maternelle et dans le primaire, en format mixte pour les deux premières années du secondaire et uniquement à distance à partir de la troisième année du secondaire. L’Argentine vient pourtant de franchir un seuil supplémentaire dans cette deuxième (ou troisième) vague de l’épidémie : on a enregistré hier 560 morts et 39 207 nouveaux cas positifs (sur près de 11 100 tests effectués). Le taux d’occupation des lits est de 77,1 % sur l’ensemble du pays. Le total des morts depuis mars 2020 s’élève à 76 693 dans un pays de 44 millions d’habitants qui se répartissent de façon très inégale entre de nombreux noyaux urbains et d’immenses zones rurales particulièrement dépeuplées. Les variants anglais et brésilien (celui de Manaus surtout) font des dégâts dans tout le pays.
Le chef du
gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires va aussi desserrer
l’étau sur les autres mesures : un couvre-feu qui passera de
18h à 20h, les restaurants qui pourront rouvrir avec quatre convives
ou la totalité d’un même foyer à la même table en terrasse, la
possibilité de faire du sport en groupe sans contact, celle de
pratiquer des activités cultuelles et religieuses et la reprise du
travail pour plusieurs professions jugées non essentielles au niveau
national.
"Les écoles rouvrent dans la ville
et les mesures se durcissent dans la province", dit le gros titre
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La campagne
est donc sans pitié. Tout se passe comme si la droite n’avait plus
désormais que faire des morts supplémentaires si c’est le prix à
payer (par le pays) pour qu’elle retrouve le pouvoir !
Página/12,
le quotidien de gauche, souligne que pour jouer ainsi avec la santé,
elle ne doit pas avoir grand-chose de concret à proposer à ses
électeurs. Larreta s’obstine en effet à de désolidariser de la
Nation et de la Province limitrophe tandis que Patricia Bullrich
relance sa campagne de diffamation contre le gouvernement en
reprenant (toujours sans aucune preuve) les accusations qu’elle
avait démenties il y a deux jours et selon lesquelles les
négociations avec Pfizer n’avanceraient pas parce que le
gouvernement exigerait des contreparties financières (entendez des
dessous-de-table). Ce qui a été formellement démenti par le
laboratoire pharmaceutique. L’accusation est grave. Mis en cause
personnellement, le président a chargé son avocat d’intenter une
action civile contre Bullrich et le ministère national de la Santé
la poursuit devant une autre juridiction pour obstacle à la
politique sanitaire, entrave à la négociation commerciale en cours
avec le laboratoire et création dans la population des conditions de
développement d’une défiance vis-à-vis de la vaccination.
Pour aller
plus loin :
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación