La résolution a été prise le 25 mai à Yaoundé, à l'occasion de la célébration de la journée internationale pour l'élimination de la fistule obstétricale.
La fistule obstétricale est une perforation entre le vagin et la vessie ou le rectum par laquelle les urines ou les selles coulent constamment. Souvent due à un accouchement difficile prolongé, beaucoup de femmes présentent cette pathologie. Dans le monde, l'Organisation mondiale de la santé (Oms) estime à deux millions, le nombre de femmes vivant avec une fistule obstétricale non soignée. Le Cameroun comptabilise 20 000 victimes avec 2000 cas détectés chaque année. Considérée comme " une maladie de la honte ", les malades sont souvent condamnées à la dépression, à l'isolement parce que stigmatisées, et à une aggravation de la pauvreté. Depuis 2013, les Nations unies célèbrent la journée internationale pour l'élimination de cette maladie dans le but de sensibiliser les populations et mobiliser des soutiens.
C'est dans ce cadre que le ministère de la Santé publique (Minsante) a organisé une cérémonie commémorative, le 25 mai, sous le thème : " Les droits des femmes sont des droits humains. Nous devons éliminer la fistule obstétricale maintenant ". La rencontre présidée par le chef de ce département ministériel, Manaouda Malachie, a connu la présence du ministre de la Promotion de la femme et de la Famille, Catherine Abena Ondoa, et les représentants de l'Oms et du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa). " Nous devons mettre un terme à la fistule obstétricale, car il s'agit d'une étape essentielle pour atteindre les Objectifs de développement durable (Odd) et réaliser la promesse de la Déclaration et du Programme d'action de Pekin, ainsi que le Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et de développement. Les deux plans sont orientés vers la lutte pour les droits des femmes, y compris la santé sexuelle et reproductive ", a lancé l'Unfpa.
En réponse à cet appel, le Minsante, outre les campagnes de sensibilisation menées sur le terrain, a également mis en place, une stratégie nationale de l'élimination de la fistule obstétricale au Cameroun. Grâce à l'appui de ses partenaires technique et financiers, ladite stratégie se matérialise sur le terrain par l'organisation des opérations de réparation de 100 femmes au moins par an, le renforcement de capacité des formations sanitaires et la formation des personnels de santé pour la prise en charge de la maladie entre autres. "Parce que nous pouvons agir, nous devons agir et nous allons agir pour que d'ici 2030, la fistule obstétricale soit un lointain souvenir ", a déclaré Manaouda Malachie, tout en invitant les partenaires techniques et financiers ainsi que les administrations publiques partenaires à une union sacrée autour de ce combat.
Au cours de la rencontre qu'il a présidée, des engagements ont été pris par toutes les parties prenantes pour que jusqu'à la fin de l'année en cours, au moins 500 femmes bénéficient de la chirurgie réparatrice dont le coût moyen de l'opération s'élève à environ 300 000 francs Cfa, renseigne-t-on, et que des actions diverses soient menées pour leur réinsertion dans la société.