Traduit de l’italien par Laura Brignon
Depuis 2018, on me propose de lire la sélection du Prix Relay des Voyageurs lecteurs, et c’est toujours une très belle expérience. Je vous présente aujourd’hui le deuxième titre sélectionné. Viola Ardone s’est intéressée à ce fait assez méconnu. Entre 1946 et 1952, le Parti communiste italien et l’Union des femmes italiennes ont effectivement envoyé par train près de 70 000 enfants pauvres du sud de l’Italie afin qu’ils soient, pendant quelques mois, logés, nourris, blanchis et instruits par des familles d’accueil du Nord, loin de leur misère quotidienne. C’est à hauteur d’enfant que Viola Ardone a choisi d’aborder le sujet, via la parole de Amerigo, sept ans. A Naples, en 1946, c’est à son tour de prendre le train. Il vit habituellement seul avec sa mère Antonietta, dans une grande pauvreté. Ce départ est un choc pour l’enfant qui découvre une famille accueillante et affectueuse au bout du chemin, et surtout une passion pour le violon. Il n’est pas le seul, parmi les enfants déplacés, à connaître alors un conflit de loyauté, coupé en deux, déchiré entre deux amours, deux vies très différentes, et deux dialectes. Le roman colle parfaitement à l’imaginaire et aux préoccupations enfantines. J’ai aimé qu’il soit très imagé, et doux, pas triste du tout, même si on imagine sans peine aussi la violence du quotidien de Antonietta, par exemple. La fin, que je ne vous dévoilerai pas, a un goût désenchanté qui m’a plu également, très italien. Je verrai très bien ce livre adapté au cinéma. Je l’ai terminé depuis quelques jours déjà, et je me rends compte combien la personnalité d’Amerigo m’a touchée et reste dans ma mémoire.
Editions Albin Michel – janvier 2021
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Lu dans le cadre du…