Les deux instants 03

Publié le 28 mai 2021 par Anargala
Joe Good

On pourrait dire :

Il y a l'abyme, le Père. Présence à peine plus épaisse que le néant, conscience de soi réduite à la simplicité d'avant le langage. Mais incomplet, silence en manque de mouvement, plus vide que plein, inconnu à soi, invisible, intangible, espace insaisissable. Première rencontre, à peine.

Il y a conscience, la Mère. Elle est la seconde rencontre, conscience de soi en expansion, "je suis", acte d'être, émerveillement, désir de soi gros du désir de tout. 

Ces deux rencontres ne sont pas de belles idées. Ce sont des expériences.

Les savourer, c'est être" un yogi", une yoginî, adepte de l'union, amoureux du silence et de la vibration du silence, adorateur du Père et de la Mère.

Pas de posture donc, mais une plongée.

Point de maîtrise, mais un saut et un amour, l'expérience de participer à la vie divine, au mariage entre le Dieu et la Déesse, inspir et expir, va-et-vient du souffle qui engendre tout, depuis les univers jusqu'aux larmes des enfants.

Je vous propose de les partager. Comment ? Je ne sais pas… Dans ces instant avant tout ce dont on peut parler, tout se rejoint. Il existe pourtant des poèmes, des indications, des symboles unificateurs : telle est la puissance de la tradition.

Se laisser aller dans un dégagement total, une présence nue, vierge de toute pensée. Sentir la soleil de l'étonnement d'être pulser, aussi vaste que cet espace. Comme le ciel et le vent. Comme la mer et les vagues. Comme tout. Telle est le sens,, la valeur absolue, au-delà de tout ce qui se peut dire. Qui demande autre chose, n'a pas vu.

Deux instants qui n'en font qu'un. Deux points, un horizon, triangle fécond, mesure universelle. Il n'est pas nécessaire d'attendre, d'ajourner, de remettre. Pourquoi ? La vie d'extase est possible dès maintenant. Renverser l'illusion, remettre les choses dans l'ordre. D'abord, le mystère et la douce joie, braise de présence, feu d'amour que rien ne peut éteindre. Ensuite, le reste. Telle est la décision : faire, ou se laisser faire ? Porter le fardeau, ou le déposer sur les courants célestes ?