D’accord, je suis resté un peu longtemps sans rien publier.
J’ai un peu le sentiment qu’il s’est passé tant de choses en si peu de temps, la pandémie, la fin de Donald Trump, j’ai eu un peu l’impression de saturer.
On essaie de reprendre en douceur et de décrypter un peu le flot d’évènements.
Il y a l’actualité, et il y a les médias et l’information. Mon dernier article, le 593, il y a dix huit mois, parlait déjà de Gérard Darmanin…
Et aujourd’hui, un étrange parallèle entre deux informations apparemment sans rapport me saute aux yeux, et je suis surpris qu’il ne saute qu’aux miens. Et comme par hasard, Gérard Darmanin est encore dans le coup..
D’un côté, un dictateur à moustache détourne un avion et le fait atterrir dans son jardin pour arrêter un journaliste devenu une des voix de son opposition.
Très loin de là, un ministre de l’intérieur qui se rendit jadis célèbre en soutenant la manif pour tous tente de faire voter une loi interdisant aux journalistes de photographier ses policiers, puis porte plainte conte Audrey Pulvar, candidate d’opposition, mais également journaliste, qui donne son avis sur la présence d’un ministre en exercice dans une certaine manif devant la chambre des députés.
Personnellement, les manifestations anti-parlementaires devant la chambre des députés, ça me rappelle irrésistiblement le 6 février 1934. Ce jour là déjà, les manifestants s’étaient massés place de la Concorde à l’incitation de l’Action Française pour réclamer « justice et honneur ».
Il y a dans cette volonté manifestée chacun à leur manière par Loukachenko et Darmanin de faire taire les journalistes, commentateurs, et surtout les voix de l’opposition, comme un parallèle dont je cherche en vain le reflet dans les médias et chez les chroniqueurs. Suis-je un illuminé ?
Il faudrait qu’on m’explique pourquoi et comment un ministre qui se proclame protecteur des libertés vient manifester devant des députés qui représentent le peuple dont il est le serviteur pour exiger qu’on lui vote des lois sur mesure, et affirmer sans le dire qu’un de ses collègues ne ferait pas bien son boulot.
A cet égard, le mot « glaçant » me semble bien poli et bien élégant…
Quelqu’un a fort bien résumé ce que doit être la conduite d’un ministre lorsque le gouvernement auquel il appartient ne lui convient plus.
Un certain Jean Pierre Chevènement, qui a dit un jour :
« Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ».
Moi, je n’ai rien dit, hein ? C’est jean Pierre Chevènement qui l’a dit.
Et si Gérard Darmanin a du mal à se faire entendre, je lui suggère une autre sentence issue de la culture française :
« Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément »
Nicolas Boileau.