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Oleg

Par Fibula
OlegMa passion pour le roman graphique s'est développée avec des auteurs comme Frederik Peeters et son livre Pilules bleues, publié en 2007 et racontant avec grande sensibilité une très belle histoire d'amour, Craig Thompson avec son chef-d'œuvre Blankets, et bien sûr les nombreux ouvrages de Jirô Taniguchi. Ces différents auteurs proposent tous des histoires souvent délicates et emplies de bienveillance.J'ai suivi le bédéiste suisse Frederik Peeters dans ses autres publications telles Aâma, Koma et autre Lupus. Plusieurs genres oscillant entre la science-fiction et l'autofiction, une variété de collaborations, parfois accompagné d'un scénariste, parfois non, et de styles, couleur ou noir et blanc. Sa dernière publication s'appelle Oleg et c'est un retour vers un semblant d'autobiographie, puisque le personnage principal est une sorte d'alter ego de l'auteur, sans être toutefois clairement identifié en tant que tel. D'ailleurs, l'auteur utilise le "il" pour faire évoluer l'histoire.
Son approche est toujours aussi sensible et bienveillante. Nous suivons donc Oleg, dessinateur de bande dessinée, en recherche d'inspiration pour son prochain album, que les fans et son éditeur attendent impatiemment. C'est que l'auteur a  publié quelques années auparavant une histoire qui a eu beaucoup de succès et tout le monde aimerait découvrir sa suite. Oleg, lui, doute beaucoup. Il travaille fort, il cherche, il nous raconte son quotidien, en parallèle, les petits et grands bonheurs mais aussi les drames qui surviennent. Sa quête d'authenticité est touchante et sa réflexion sur son métier et sur le processus créatif intéressante et nourrissante.L'utilisation du noir et blanc, des ombres, des hachures, permet d'illustrer à la fois les côtés lumineux et dramatiques de l'histoire. Oleg n'est pas parfait, ses travers nous sont également servis sans fioriture : son côté réfractaire aux nouvelles technologies, sa paresse, parfois, ses grands questionnements existentiels, genre crise de la quarantaine. C'est vrai que parfois, on peut sentir un peu de narcissisme dans la façon de présenter le personnage - Oleg n'est-il pas l'anagramme de "l'égo"? (je ne l'ai pas trouvé tout de suite!) - mais on sent tellement de sincérité de la part de l'auteur qu'Oleg devient notre ami, le chum qu'on aimerait avoir pour discuter de ces grandes questions. En le lisant, j'ai eu l'impression d'avoir vieilli avec l'auteur. Je me suis retrouvée dans son regard sur la société, sur sa vie familiale et sa vie professionnelle. 
Les publications d'Atrabile sont presque toujours belles, attrayantes (cette couverture rouge!), format impeccable pour lire le soir au lit, épaisseur des pages parfaites, ce genre de petits détails qui, ajoutés à l'essentiel, composé du dessin et de l'histoire, font que tu commences le livre et ne peux plus t'arrêter! Un autre coup de cœur! 

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Compléments :

Une leçon de dessin par Frederik Peeters

"Oleg est un écho au chaos du monde" (entrevue très inspirante!)

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Oleg, de Frederik Peeters, Éditions Atrabile, 2020

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La bonne nouvelle de la semaine : la renaissance de la revue française Books! Alors que la revue était en liquidation il y a quelques mois, le groupe d'édition Actissia l'a finalement rachetée, et elle paraîtra de nouveau, mais tous les 2 mois. « Books s’inscrit dans un combat, pour l’intelligence et la culture au sens le plus noble du terme. Notre propos est l’actualité à la lumière des livres ; notre mot d’ordre : du bon usage de l’esprit critique. » Olivier Postel-Vinay (Fondateur de Books)


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