Oublié du monde,
dans l'oubli du monde,
le monde renaît.
Se tourner vers la Lumière,
incliner à la source,
s'écouler dans la clarté obscure.
Tout être est désir de l'infini.
Toute chose, même.
S'abreuver à la source
sans se laisser distraire
par les reflets.
Quand l'intérieur se fait muet,
d'autres voyages commencent.
La moelle de la vie
vit dans le moelleux.
Sentir comme des lèvres
sur le cœur,
baiser du papillon
sur la fleur de l'âme.
Lire entre les mots
délie le cœur
et relie à la source
des mots et du cœur.
Je peux bien recevoir
toutes les grâces du monde :
sans mon consentement,
ce sera comme rien.
Laisser ce qui est plus haut que moi
me défaire et me refaire à sa guise.
Marcher à l'aveugle,
guidé par la lumière invisible
qui rend visible
Je ne peux presque rien.
Mais il y a une force
qui peut presque tout.
Plonger en soi,
sans demander le pourquoi du comment,
c'est voyager dans des mondes
innombrables.
La Vie se cache
dans les détails
au grand jour
d'un cœur muet
Avancer sur le chemin obscur
sans savoir
sans avoir
Ecouter cet être qui,
en nous,
écoute déjà
Lire le livre de l'âme
baigné dans la lumière
du silence
Par vent doux
toutes voiles gonflées
jusqu'au grand large
Une parole vivante,
source de mondes.
Chaque monde est peuplé
de paroles vivantes,
sources d'autres mondes.
Et ainsi, sans fin ni terme...
Laisser la lumière
se rassembler
en nous.
Il est des tempêtes qui déplument les plus forts. Mais cela réveille la chair, et ce qui vit en elle.
Le corps détendu,
le cœur veille
sans soucis.
A chaque expir,
laisser la sensation s'étendre,
comme un regard lancé.