"La leçon du chef", dit le gros titre
de l'édition de Rosario de Pagina/12
Cliquez sur l'image pour une haute résolution
Adrián Forni (photo ci-dessus) avait 52 ans. Il était le chef de la police de Rosario, poumon économique et culturel de la province de Santa Fe, l’une des plus affectée par l’actuelle vague épidémique. Il est décédé hier au petit matin, dans une clinique privée. La veille, il avait envoyé un message audio à ses collaborateurs pour leur conseiller la prudence avec la maladie et leur décrire les symptômes qui lui faisaient souffrir le martyre.
Adrián Forni avait été vacciné à la mi-avril avec le vaccin Sinopharm, dont l’efficacité semble très faible sur les populations vivant hors de Chine (1). Rude coup pour l’Argentine qui dans sa panoplie vaccinale dispose surtout jusqu’à présent de Sputnik V (qui semble très efficace) et de Sinopharm, tous deux obtenus dans le cadre des « diplomaties du vaccin » que mènent ces deux pays producteurs en s’efforçant d’aider les pays laissés pour compte par nos gouvernements. Comme si nous n’habitions pas tous sur la même planète avec des pays tous reliés les uns aux autres par une multitude de routes économiques.
L’Argentine va produire prochainement du vaccin russe et s’achemine donc vers une certaine autonomie sur ce point (un laboratoire public travaille aussi sur un vaccin national encore en phase d’essai pré-clinique).
Le gouvernement envoie ces jours-ci sa ministre de la Santé à Mexico (pour négocier des doses d’Astra Zeneca produites sur place) et à Cuba : l’île caribéenne fabrique elle aussi un vaccin, peu connu dans le reste du monde mais qui serait le bienvenu en Argentine, en complément des doses d’Astra-Zeneca (déjà livrées) et de Johnson & Johnson, qu’elle a réussi à acheter sur le marché international en complément des deux autres (russe et chinois).
Ce décès qui saisit tout le monde aujourd’hui va sans doute entraîner une décision de revacciner à terme tout le monde avec un autre produit et d’ici là, même les vaccinés Sinopharm vont devoir continuer à respecter toutes les mesures barrière comme s’ils n’avaient jamais reçu aucune protection. Seize mois après le début de la pandémie, c’est une très mauvaise nouvelle pour tout le pays en cette veille de fête nationale.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour
en savoir plus :
lire l’article de Clarín
lire l’entrefilet de La Nación
(1) Le vaccin chinois n’a été testé qu’en Chine à ce que l’on croit savoir avant d’être déployé en population générale. Il est donc possible que les Chinois aient bien répondu à ce produit, eu égard à leur mode de vie, leurs normes d’hygiène, leurs pratiques médicales traditionnelles et donc les pathogènes auxquels ils sont exposés, tandis que les autres populations, surtout si elles ont un tout autre mode de vie, n’y soient pas sensibles.