Test de Resident Evil Village : petit détour en Europe

Publié le 24 mai 2021 par Kévin Mister Bazar @misterbazr

Bien loin de Louisiane et de son univers si marquant, Ethan Winters est de retour pour vivre des aventures horrifiques et terrifiantes. Il va se retrouver dans un village reculé de Transylvanie qui semble étrange, presque maudit qui va être le lieu de nouveaux évènements. Capcom a décidé de garder la vue subjective du dernier opus et en se basant plus sur de la fantasy que du surnaturel. On quitte donc les psychopathes pour dire bonjour aux Loups-Garous, Vampire et autres monstruosités. Forcément, on sent des changements importants dans la saga Resident Evil qui peut faire frissonner les joueurs au point de les rendre frilleux. Capcom a-t-il réussi à orchestrer un magnifique virage avec ce nouvel opus ?

Un retour au source ?

Au travers des différentes informations que l'on a pu voir ces derniers mois (images, trailers...), les joueurs étaient quelques peu méfiants du prochain opus de la saga Resident Evil. Certains fans du personnage de Dame Dimitrescu, d'autres considérant que l'on se rapprocher trop d'un autre jeu, Outlast, et que l'on avait ainsi perdu l'ADN même de la saga. Pourtant Capcom propose toujours le même genre de scénario et Resident Evil VII s'est vendu à plus de 8.5 millions d'exemplaires dans le monde. Il était donc quasiment sûr que Resident Evil 8 allait être un bon succès. On y retrouve alors le même personnage emblématique qu'est Ethan Winters accompagné de Mia et de leur fille Rosemary. On est loin des tragiques évènements qui ont eu lieu en Louisiane même s'il reste encore des traces importantes de leur passé. Ils ont alors emménagé en Europe de l'Est et ils essaient de vivre une vie tranquille à s'occuper de leur enfant. Mais le retour d'un personnage bien connu de la saga va mettre un sacré bordel dans la vie de ce papa. Après la capture de sa femme, c'est maintenant le kidnapping de sa fille qui va être le moteur des actions du jeu, surtout quand on voit où elle a été transporté. Ethan Winters, le héro vengeur est de retour !

Dès notre " réveil ", on se retrouve dans un sacré bourbier et il va falloir rapidement comprendre les différentes mécaniques de jeu. On a une première heure de gameplay assez instructive mais surtout intense où Ethan Winters se retrouvent dans de mauvaises situations où on comprend rapidement que le jeu va mêler l'histoire narrative et l'action ! On rencontre alors de nombreux (très nombreux) ennemis à affronter dès le départ et il va falloir se servir des armes que l'on récupère mais aussi la possibilité de réagir avec l'environnement pour ralentir les ennemis via des barils explosifs, des armoires à places devant des entrées, des sacs de farine... Pour les habitués, on a alors des souvenirs qui remontent provenant de Resident Evil 4, une belle manière de rendre hommage avec ces situations.

Mais ce n'est d'ailleurs pas tout concernant ce bel hommage, d'autres détails rappellent le 4ème volet de la série. On y retrouve ainsi un marchand ambulant (Alias le Duc) qui va nous permettre d'acheter des améliorations pour nos armes mais aussi et surtout des munitions et des petits plats permettant d'améliorer la vie de notre personnage. On a là un rappel énorme à l'inventaire de celui de Leon S. Kennedy où on a le même système de cases dans l'inventaire à combler. Tout en misant sur l'accessibilité avec les objets obligatoires qui ont une rubrique dédiée qui ne viennent pas bloquer l'inventaire. Un choix de game design très bien réfléchit de la part des développeurs qui améliorer l'accessibilité du jeu pour les novices et les joueurs qui découvrent cette saga. Il y a alors un petit détail supplémentaire à surveiller puisque si notre inventaire est plein, on doit choisir un objet à retirer qui disparaît alors pour toujours sans que l'on puisse le récupérer, petit souvenir de Resident Evil 0.

Plus accessible, plus facile ?

Plus accessible ne signifie pas pour autant plus facile comme on va le voir. En fait, les développeurs de Capcom ont tout simplement décidé de privilégier le gameplay et les armes avec les munitions et les quelques remèdes qui vont être nécessaires pour progresser. D'ailleurs les armes sont très variées, on va ainsi retrouver le pistolet semi-automatique, le fameux fusil à pompe et même un lance-grenade. On a même le droit à fusil sniper qui va être utile pour tuer des créatures. Par la suite, cela reste relativement classique, il faut tuer les monstres qui arrivent en visant la tête ou le point faible des adversaires. La difficulté n'est pas dans la prise en main de l'arme qui reste très stable.

Le level-design facilite aussi la progression face aux ennemis qui sont bien souvent visibles et ne viennent ainsi que très rarement nous surprendre surtout si on est habitué à ce style de jeu. Mais clairement comparé à Resident Evil VII, il y a bien plus matière dans les combats que ce soit dans les nombres plus importants et la manière de les affronter aussi. En effet, les adversaires sont bien plus variés avec des ennemis sans armes, avec armes et certains même avec des armures pour se protéger au fur et à mesure de l'avancée dans le jeu permettant de ressentir une belle phase de progression assez plaisante. Au final, on se trouve dans un FPS horrifique très prenant avec une histoire très intéressante à mes yeux. En fait, le gameplay se résume à tuer des ennemis, se cacher à de très rares instants, fuir pour éviter le danger et résoudre des énigmes.

On se retrouve alors avec un contenu généreux, très bien rythmé avec des enchaînements de situations variées nous transportant dans un Village terrifiant en permanence. Néanmoins certains boss sont trop simples à vaincre avec des phases plus proches de la cinématique qu'autres choses. On ressent donc la frayeur, l'angoisse et le stress par moment mais c'est aussi par moment une simple balade qui a dû mal à nous transporter. Mais c'est surtout par rapport à mes habitudes vidéoludiques où je me sens habitué par le genre.

En effet, lorsque l'on regarde attentivement le jeu, Resident Evil Village a une ambiance extrêmement travaillé dans un style gothique et un aspect conte ultra bien réfléchi qui arrive à résonner en nous facilement. On a alors un savoureux mélange d'aventure, de fantastique et d'horreur pour former un roman tout à fait fabuleux. A la manière des meilleurs écrivains réalistes, on a le droit à un décor criant de vérité et bluffant de précisions. On découvre alors des natures mortes, des paysages extrêmement réalistes qui nous donne l'impression d'être face à une peinture, une photo ou un film. On ne peut être qu'ébloui par la splendeur des panoramas. Les développeurs ont fait un travail exceptionnel en reprenant le style des campagnes Européennes. On a alors des décors très précis avec des chaises en plastiques, des carreaux jaunâtres et même les tuiles des toits y ont été réfléchi. On a ainsi droit à une qualité excellente que l'on soit sur PC, Playstation 4, Playstation 5, Xbox One ou Xbox Series. Le RE Engine a su être encore un peu plus amélioré affichant un rendu impressionnant. Les textures sont extrêmement détaillées, les animations sont propres et travaillés et les visages sont expressifs, ce qui est bien utile surtout dans un jeu d'horreur. Sur Playstation 5 et Xbox Series X, le jeu est fluide lorsque le mode Ray-Tracing est activé, améliorant donc un peu plus la qualité du jeu.

On termine puis on recommence ?

Capcom a donc clairement voulu changer l'ambiance avec ce Resident Evil Village et c'est réussi. On a alors des affrontements plus réguliers et plus intéressants dans la manière de les appréhender mais aussi des passages flippants, surprenants. Si on regarde détail par détail, on pourrait considérer facilement que la structure est trop proche du précédent opus mais il faut vraiment prendre le jeu dans sa globalité. Il est vrai que l'on retrouve un hub (ici le village, dans le précédent opus, le jardin des Bakers) qui va permettre de récupérer des trésors et surtout se rendre vers les différents boss via 4 chemins.

Le personnage d'Ethan va bien souvent parcourir de nombreuses zones pour récupérer des items et on pourrait considérer que les autres zones comme le Chateau de Dame Dimitrescu soit une étape trop rapide du jeu. Je comprends tout à fait que l'on soit déçu à ce sujet mais quand on le regarde dans son ensemble l'histoire fait sens. On a alors une très bonne histoire qui n'échappe pas aux révélations finales légèrement prévisibles même si quelques surprises nous attendent pour clôturer la fin. On retrouve aussi des méchants assez classiques de l'univers horrifique et des dialogues entendues maintes fois mais qui sont difficilement évitables dans les faits. Enfin on peut aussi se rendre compte facilement de la linéarité de l'histoire et donc du manque de liberté que l'on aurait pu espérer.

Lors de la fin du jeu qui est vraiment géniale, il est tout à fait possible de recommencer l'histoire et cela a son intérêt. On découvre alors un magasin avec pas mal de choses à acheter en échange de points spéciaux. On peut ainsi débloquer des armes, des munitions en illimités, quelques petits " goodies " comme des modèles en 3D ou des concepts arts et enfin un nouveau mode Mercenaires que l'on débloque à ce moment-là. Il intègre ainsi la possibilité d'y rejouer pour une nouvelle expérience satisfaisante.