10 on Ten, d'Abbas Kiarostami

Publié le 24 mai 2021 par Onarretetout

Abbas Kiarostami nous emmène en voiture, et nous parle de son cinéma. Dans la première moitié de ce film, il présente certains aspects sous forme de chapitres. 

L’introduction donne à voir Téhéran depuis la campagne environnante. Depuis un lieu que l’on peut voir dans deux films : Le goût de la cerise et Ten.

Dans le premier chapitre, il explique pourquoi il utilise une caméra numérique. D’abord, il se trouve que, pour Le goût de la cerise, la fin du film était très endommagée et inutilisable. Il était hors de question d’attendre le printemps de l’année suivante pour filmer à nouveau la fin. Abbas Kiarostami a donc utilisé les rushes de la caméra numérique qui suivait le tournage. Il y a trouvé la spontanéité qui n’existait pas dans les autres images, celles qu’on obtient après avoir dit « moteur ! » La spontanéité est importante pour lui, elle libère la créativité de l’auteur et l’invite à retourner au texte.

« On nous a habitués à n’accepter la réalité que dans le moule d’une histoire pour la rendre émouvante et attrayante ». Il rappelle que c’est la méthode de Shéhérazade et de son roi assassin… C’est la combinaison des deux imaginaires, celui du réalisateur et celui du spectateur qui crée l’oeuvre. Et c’est l’homme qui est au centre de ce cinéma, et non la technique.

Il parle aussi de l’utilisation de la voiture. Espace clos en mouvement, personnes assises côte à côte et donc à la fois occupée de soi-même et de l’autre. Tandis que le paysage alentour est mobile. 

Puis vient un chapitre sur la musique. Dans le cinéma d’aujourd’hui, souvent la musique est une façon de forcer l’émotion du spectateur, de lui dire ce qu’il doit ressentir à tel ou tel moment. Kiarostami explique comment il en est venu à réduire la musique dans ses films, faisant confiance au spectateur et à ce qui se déroule sur l’écran.

(à suivre)

J’ai vu ce film dans le cadre de la programmation de MK2 Curiosity.