Au collège Jeanne d’Arc à Orléans j’ai eu une baisse de performance en classe de quatrième.
Pour être plus précis, j’avais perdu presque tout intérêt pour les études en classe de cinquième et j’ai pratiquement vécu de mes acquis jusqu’à ma thèse de doctorat. Cela peut paraître étrange mais c’est comme ça.
Il paraît qu'on appelle les enfants bizarroïdes comme ça des enfants à haut potentiel ou Asperger.
Mon père qui avait ressenti cet effondrement sans toutefois le comprendre m’avait demandé ce que je voulais qu’il m’offre si j’arrivais à passer en classe de troisième.
J’avais répondu « J’aimerais que tu invites David Bowie à la maison ».
À cette époque David n’était pas aussi connu, je l’avais découvert en 1972 dans les magazines anglais pour teenagers lors d’un voyage aux USA en 1972.
C’est ainsi qu’à 13 ans j’achetais Aladin Sane, mon premier album de Bowie, au rayon musique au rez-de-chaussée des Nouvelles Galeries d’Orléans.
Je l’ai ramené à La Chapelle dans un pochon en plastique accroché à mon guidon de vélo.
Et puis à cette époque je lisais tout ce qui le concernait dans Best, Rock & Folk ou Hit Magazine…
Mon père, qui ne connaissait rien de Bowie, m’a demandé qui c’était et puis si j’avais son adresse.
Comme j’ai répondu que non , il m’a répondu qu’il lui écrirait et mettrait sur l’enveloppe « Monsieur David Bowie - Aux bons soins de la poste de Grande Bretagne ».
J’imaginais David Bowie venir à la maison, je m’imaginais l’emmener sur ma mob (qui était quand même un scambler Malaguti 50 cm3) au collège Jeanne d’Arc en cours d’anglais avec mademoiselle Aupérin et en cours de musique avec madame Guerlin.
En été, alors que nous étions en vacances en Corse mon père a reçu une lettre d’Angie Bowie, la femme de David (dont certains pensent qu’elle a pu inspirer la chanson Angie des Rolling Stones.)
Cette lettre, je vous la laisse découvrir.
Je me demande parfois ce que serait devenue ma vie si Bowie avait dit oui.
Aurait-je eu une destinée plus artistique ? Une meilleure réussite professionnelle ?
Éric Chapeau-Åslund à Ingré en 1974. Photographie Claude Chapeau
Et voilà à quoi je ressemblait en 1974, on sent l'influence notamment bowiesque…