Potes de tous les pays, cassez-vous !

Ils sont sortis du néant comme ceux de l’Apocalypse ; ils sont nombreux et s’ils n’ont pas inventé le mépris envers les Maghrébins, ils ont contribué à l’institutionnaliser.

Les potes est la plus triste, la plus abjecte création d’une certaine catégorie d’intellectuels français. Leur mission était de protéger les faibles maghrébins incapables de se défendre, incapables de réfléchir, incapables d’émotions. Aussi, ont-ils pris, dans leur grande condescendance, les Arabes de France sans même leur même demander leur moindre opinion. À aucun moment ils n’ont demandé aux Maghrébins ce qu’ils pensaient réellement de leur situation dans ces années 80, apogée du socialisme. À aucun moment ils n’ont essayé de comprendre la mentalité de ces Maghrébins qui travaillent sans se plaindre, sans réclamer quoi que ce soit. Ils se sont contentés de leur voler leur bonté, de leur voler leur générosité. Le comble de l’abject fut atteint par cette terrible campagne appelée « Touche pas à mon pote ». Je me souviendrai toujours d’un jour où dans le métro parisien, un homme en face de moi portait l’insigne touche pas à mon pote. Il me souriait de façon ostentatoire en me montrant du doigt cette fameuse main jaune. Il avait l’air de me dire : t’inquiète pas mon pote basané, en tant que pote blanc je te protège.

Jamais je ne me suis senti aussi humilié que ce jour. Par la suite j’ai développé une aversion envers les moyens de transport en commun de peur de rencontrer un abruti qui veut me prendre sous ses ailes protectrices. Et si, d’aventure, je lui avais dit que je n’ai pas besoin de son insigne ni de sa protection, il serait entré dans une colère hystérique. Pour cet homme, pour tous les potes, moi, en tant que maghrébins, je suis n’importe quoi, je suis n’importe qui, je suis l’homme à protéger. Aussi longtemps que je vivrai, jamais je ne pardonnerai à ces Potes la misère de leur pensée, leur misère tout court. Les miséreuses heures des Potes

POTES DE TOUS LES PAYS, CASSEZ-VOUS

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