Contrairement aux allégations en circulation sur les réseaux sociaux, la Commission spéciale de validation des prix mise en place par Luc Magloire Mbarga Atangana, aurait travaillé en toute transparence.Le ministère ayant validé une mercuriale de 17 500 F/ kits de 25 dont 700F/test.
La toile s’enrhume depuis quelques jours d’une information que beaucoup annoncent comme la bombe du siècle. Il s’agit du rapport d’étape de la Chambre des comptes. Dans ce document en circulation sur les réseaux sociaux, le ministère du Commerce est cloué au pilori, accusé au passage de « manque de transparence » dans la validation des prix des tests Covid-19. Une allégation purement « mensongère » qui vise à en croire certains spécialistes en audit et en comptabilité, à « jeter le discrédit sur un ministère névralgique ». Selon ces derniers, l’institution chargée entre autres de contrôler la légalité financière et la conformité budgétaire de toutes les opérations de dépenses et de recettes de l’Etat, de juger les ordonnateurs, les contrôleurs financiers et les comptables publics et sanctionner les fautes de gestion commises par les agents publics, n’a pas tenu compte du principe de contradiction.
A preuve, les responsables de ce département ministériel n’ont pas été abordés pour leur version des faits au moment des auditions. Ce n’est que maintenant qu’ils viennent d’être officiellement saisis par la chambre des comptes de la cour suprême avant l’élaboration du rapport définitif.
D’ailleurs, dans l’optique de prouver sa totale transparence dans ce processus, des éléments de preuve ont été déposés à l’intention de la Chambre des comptes. Le Messager, dans un souci de faire jaillir la vérité, a mené une enquête sur le processus de validation des prix, aujourd’hui querellé. L’opération, apprend-on, est purement technique et doit être adossée sur un certain nombre de fondements juridiques. Ainsi, si le produit à commercialiser ne se trouve pas dans la mercuriale, la direction des prix procède à une validation. Comme le test Covid était nouveau sur le marché, le ministère du Commerce a reçu une demande de validation des prix de la part du ministère de la santé publique. On est alors le 27 mai 2020.
Indisponibilité du produit
Cette lettre est assortie d’une facture proforma de l’entreprise « Mediline Médical Cameroon S.A », adjudicataire du marché de livraison de 3 millions de test Covid en faveur de l’Etat du Cameroun via le ministère de la santé publique. En parcourant ladite facture proforma dont nous avons eu copie, on constate que l’unité du test est facturée à 17 500 Fcfa. Toute chose qui aurait attiré l’attention du ministre du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. C’est sans doute pourquoi en vue d’étudier les dossiers liés à la riposte contre l’épidémie à Coronavirus , le
Mincommerce va créer une commission spéciale de validation des prix et tarifs de référence des équipements, travaux et services destinés aux administrations publiques et parapubliques dans le cadre de la lutte contre la Covid 19. Elle est présidée par le professeur Magellan Omballa, inspecteur général au ministère du Commerce. C’est cette commission qui se charge donc de traiter le dossier de validation des prix du test Covid. Selon un membre de cette commission qui a requis l’anonymat, quand un dossier est reçu par l’instance, l’étape préalable constitue à faire des recherches sur le produit commercialisé pour savoir où se trouve le produit et quel prix est-il vendu.
En clair, « lorsque nous avons reçu le dossier des tests Covid 19, nous avons fait des recherches sur le net. On s’est rendu compte que le produit n’est pas disponible au Cameroun. On a trouvé le produit dans certains pays étrangers. Malheureusement les prix n’étaient pas disponibles. Pour connaître le prix, on a fait les recherches sur les sites de l’Oms et de quelques partenaires internationaux», confie l’un de nos interlocuteurs. Et d’ajouter, « les tests ne se vendaient pas en unité. Ça se vendait en kit de 25 ou de 40. Pour ce qui concerne notre pays, nous avons décidé d’appliquer une mercuriale de 17 500Fcfa / kit de 25 tests, soit 700 Fcfa/ test ». Rappelons que la mercuriale numéro 59000-160634 a été attribuée au test (SD-Biosensor), kit de 25 tests par carton. En témoigne la décision de la commission spéciale datée du 1er juin 2020. Une décision qui prouve le professionnalisme des équipes du Mincommerce. Problème ?
Le Mincommerce blanchi ?
Une polémique est née à cause de l’attitude de l’entreprise adjudicataire accusée de « faux » et « usage de faux ». Il se trouve que Mediline Médical Cameroon SA a décidé de ne pas respecter la mercuriale du ministère du Commerce au moment de la livraison. Elle a facturé le test à 17 500 Fcfa l’unité au lieu de 17 500 Fcfa / kits de 25 tests conformément à la décision de la commission spéciale de validation des prix. Ce qui a entraîné une perte d’au moins 13 milliards de Fcfa à l’Etat du Cameroun. D’ailleurs, en violation des procédures administratives, cette société a adressé une requête au ministre du commerce pour lui signifier qu’elle vend un test à 17 500Fcfa. « On se retrouverait avec d’énormes pertes, si notre produit devrait coûter 17 500 Fcfa par kit de 25 tests par carton, comme cela est mentionné dans la fiche de validation annexe », écrit le représentant de cette structure dans une lettre dont le Messager a obtenu copie.
Une manière pour lui d’engager le bras de fer avec le gouvernement camerounais. Faut-il en conclure que le ministre du Commerce est blanc comme neige dans le cadre de la validation des prix et tarifs de référence des équipements,travaux et services destinés aux administrations publiques et parapubliques dans le cadre de la lutte contre la Covid 19 ? Pour rester moins triomphaliste, on pourrait dire qu’il n’en est pas bien loin. Que justice soit faite !
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