Ils l’ont clairement indiqué au Premier Ministre Chief Doctor Joseph Dion Ngute présent hier mardi 18 mai 2021.
Plusieurs motifs ont été avancés, rendant dans une certaine mesure difficile voir davantage compliquée cette reconstruction du Nord-ouest et du Sud-ouest annoncée depuis un an mais que rien est fait jusqu’ici. La rencontre entre le Premier Ministre et les chefs d’entreprises au siège du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) mardi 18 mai 2021 s’est inscrite dans le cadre du processus de reconstruction des régions du Nord-ouest du Sud-ouest traversées par une crise sans précédent aux conséquences multidimensionnelles. Il est question de demander aux dirigeants d’entreprises d’apporter leur contribution à l’effort de guerre pour la mise en œuvre du plan présidentiel de reconstruction et de développement de ces 2 régions.
En présence du Gouverneur du Littoral, les présidents des conseils régionaux du Nord-ouest, Sud-ouest, du Littoral, le préfet du Wouri, le maire, les présidents des organisations consulaires et patronales, les entreprises et partenaires du secteur privé et autres personnalités, Célestin Tawamba, président du Gicam a avancé: «Excellence, Mr le Premier Ministre, en nous demandant de signifier le soutien des entreprises aux initiatives gouvernementales, les chefs d’entreprises ne cachent pas leur perplexité, leur scepticisme. Perplexité parce qu’ailleurs dans le monde, dans le contexte de la pandémie de Covid-19, ce n’est pas l’Etat qui a besoin d’un soutien du secteur privé. Au contraire, c’est le gouvernement qui apporte des aides en soutien aux entreprises».
Frustration des entreprises
Scepticisme, continue-t-il, «par rapport à l’utilisation des contributions qu’ils souhaitent faire, tant par le passé les apports de fonds n’ont pas toujours bénéficié de la nécessaire transparence dans leur gestion. Aussi les entreprises sont dans la crainte de voir leurs contributions faire l’objet d’un usage inapproprié». Par ailleurs, selon le président du Gicam, certains chefs d’entreprises ont manifesté «une certaine frustration voire même de l’amertume en raison du sentiment que le secteur privé ne trouve grâce aux yeux du gouvernement que lorsque l’Etat a besoin de lui mais rarement lorsqu’il s’agit de répondre à leurs préoccupations».
A preuve, déplore l’interlocuteur, ces dernières années, les entrepreneurs et les chefs d’entreprises se disent incompris, abandonnés, naviguant entre la baisse de l’activité pour certains, l’arrêt complet de l’activité peut-être, des blocages des comptes à la suite des reversements souvent fantaisistes, contraints de subir des contrôles administratifs intempestifs et disproportionnés pour d’autres. A cela s’ajoutent les blocages des transferts par l’arnaque observés ces dernières semaines et qui font peser le risque réel d’arrêt à court terme des activités, etc. C’est dire combien contribuer alors qu’il subit en outre les conséquences de la pandémie du Covid-19 sera difficile pour le secteur privé qui est à bout.