La signature d’un communiqué par le Pan annulant une proposition du Secrétaire général résulterait de batailles pour l’accession au perchoir.
La Chambre Basse du Parlement est depuis quelques jours, le théâtre de nouveaux affrontements pour le pouvoir. Selon des sources internes, la volte-face du président de l’Assemblée nationale au sujet de deux arrêtés ne serait pas liée à un nouveau conflit entre Cavaye Yéguié Djibril et le Secrétaire général de l’Assemblée nationale Gaston Komba. Mais plutôt à des ambitions d’accession à la tête de l’Institution gérée depuis 1992 par l’originaire du Mayo-Sava dans la région de l’Extrême-Nord.
Les partisans de la théorie d’un complot ourdi contre le Pan se basent notamment sur les deux arrêtés qui ont fait l’objet d’une annulation, dans la même foulée que le communiqué relatif à l’organigramme de la Chambre Basse du Parlement. Les deux arrêtés présidentiels datant du 03 mai dernier, disposent que : « sont rapportées pour compté de la date de signature du présent arrêté présidentiel, les dispositions de l’Arrêté présidentiel n°2021/13/14/AP/AN du 01er avril 2021 portant création d’un Comité de supervision et de coordination des dépenses de fonctionnement et de programmation des activités d’investissement au sein de l’Assemblée nationale ; sont rapportées pour compter de la date de signature du présent Arrêté présidentiel, les dispositions de l’Arrêté présidentiel n°2021/13/13/AP/AN du 01 avril 2021 abrogeant l’Arrêté présidentiel N°2014/13/54/AP/N du 15 décembre 2014 portant création d’un Comité de supervision et de coordination des dépenses et de la programmation des activités d’investissement de l’Assemblée nationale ainsi que ses modifications subséquents ».
Concrètement, le Pan a rétabli à travers ces deux textes, le Comité de supervision et de coordination des dépenses de fonctionnement et de programmation des activités d’investissement créé en 2014. Un organe ayant à sa tête un questeur et créé dans un contexte marqué par plusieurs évènements. « Une mauvaise gestion des finances de l’Assemblée nationale qui à cette époque viraient au rouge » argue-t-on et plus tard un défilé de secrétaire généraux à l’Assemblée nationale. Le but de ce comité était alors de permettre à l’institution de se remettre à flot sur le plan financier notamment. Il est cependant remis dans ses fonctions en rupture avec les dispositions de la loi. L’article 103 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale dispose que le Pan et le Secrétaire général de l’Institution sont les seuls ordonnateurs du Budget : « (1) la gestion des finances est assurée par le président de l’Assemblée national, ordonnateur du budget de la Chambre. (2) le Secrétaire général en est l’ordonnateur délégué ».
Organigramme querellé
Outre les arrêtés relatifs au Comité de supervision et de coordination des dépenses de fonctionnement et de programmation des activités d’investissement, le Pan était également revenu le 3 mai dernier sur la proposition d’un nouvel organigramme. Selon les informations obtenues, la révision de la structuration de l’Assemblée nationale s’imposait de part la mise en berne de certains postes. Dès lors l’organigramme qui a fait l’objet d’une annulation proposait notamment : la création d’une Direction du suivi de l’action gouvernementale, la création de postes d’attachés parlementaires (ces derniers devraient être recrutés au sein des cadres en compléments d’effectif détachés à l’Assemblée nationale), la remise en service du Centre de promotion du bilinguisme etc.
Ce seraient donc ces différentes modifications à venir qui seraient à l’origine des pressions exercées sur le Pan se chuchote-t-il au sein de la Chambre Basse du parlement. Des pressions qui proviendraient de certains députés qui voient d’un mauvais œil la longévité de Cavaye Yéguié Djibril à la tête de l’Assemblée nationale et le pousseraient à se discréditer tout seul. Un exercice qui ne semble pas bien difficile.