Minuit à Atlanta vient clore cette trilogie consacrée à la ville d'Atlanta dont le premier volume Darktown débutait en 1948. Chaque roman peut se lire indépendamment néanmoins.
Nous sommes en 1956, les luttes de droits civiques continuent de plus belles. Nous retrouvons nos deux policiers noirs, dont l'un, Tommy Smith avait quitté la première brigade noire de la ville (crée en 1948) à la fin du deuxième tome (voir Temps noirs). Nous le retrouvons ici comme journaliste pour le Daily Times, le seul journal noir à paraître dans la ville.
Un soir, alors qu'il reste tard à rédiger un article, le directeur du journal est assassiné dans son bureau à l'étage d'au-dessus. Il va tâcher d'enquêter à l'aide de ses anciens coéquipiers, Boggs et son ancien chef banc McInnis, qui aura bien du mal à trouver sa place dans cette enquête complexe et dans sa fonction dirigeante d'une équipe de policiers de couleur.
Tomas Mullen continue admirablement à nous immerger dans cette époque et à souligner la difficulté de la population noire à accéder aux mêmes droits que celle des blancs (notamment l'accès aux écoles des blancs). L'enquête est prenante, s'épaissit peu à peu. Thomas Mullen brouille les pistes intelligemment. Lorsque le Maccarthysme refait surface et le FBI point son nez, on comprend que la presse noire dérange les intérêts des plus grands.
J'ai bien aimé retrouver le personnage de Smith qui revient au premier plan. Ainsi que les cas de conscience du policier blanc, coincé entre l'envie de valoriser ses agents de couleurs et sa frustration de réaliser que c'est mission impossible dans un monde aux mentalités clivantes et racistes. La ségrégation persiste et signe.
Une trilogie captivante que je ne peux que vous conseiller !
Minuit à Atlanta - Thomas Mullen - traduit de l'anglais par Pierre Bondil - Rivages/Noir - 2021