De Bakassi à l’Extrême-Nord en passant par les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ainsi que la frontière orientale, le président de la République a fait de l’indivisibilité du Cameroun une affaire non négociable.
«L’entends alors, avec l’aide de toutes les Camerounaises et de tous les Camerounais, et en ma qualité de président de la République, chef de l’Etat et chef du gouvernement, m’acquitter de ce devoir sacré que m’impose la Constitution : à savoir, veiller à son respect, comme à l’indépendance, à la souveraineté, à la sécurité et à l’unité de l’Etat, assurer la conduite des affaires de la République. Mon illustre prédécesseur n’a jamais failli à ce devoir. Je n’y faillirai point ». Ainsi s’exprimait le président de la République, le 6 novembre 1982, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, à Yaoundé.
Paul Biya, selon les mécanismes constitutionnels en vigueur à l’époque, venait de prêter serment en qualité de deuxième président de l’Histoire du Cameroun. Depuis lors, la paix, la stabilité, l’unité et la concorde demeurent aujourd’hui, les conditions sans lesquelles le Cameroun ne saurait assurer sa survie et son progrès dans le concert des Nations modernes. Comment imagine-t-il cette œuvre ? Avec l’apport de tous les Camerounais sans exclusive.
Pour autant, le président de la République se veut lucide, lui qui fait comprendre à ses compatriotes que l’unité nationale ne saurait être une camisole de force qui empêcherait l’exercice de quelque liberté que ce soit. Dans son message à la Nation le 31 décembre 2016, il déclare notamment à propos des revendications corporatistes à l’origine des manifestations dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : « Que l’on se comprenne bien, il n’est pas interdit d’exprimer des préoccupations dans la République. En revanche, rien de grand ne peut se construire dans la surenchère verbale, la violence de rue et le défi à l’autorité ».
Comme pour la majorité des Camerounais, l’unité nationale pour Paul Biya demeure sacrée et non négociable. Bien plus, « l’unité du Cameroun est un héritage précieux avec lequel nul n’a le droit de prendre des libertés ». Dès lors, toute revendication, aussi pertinente qu’elle puisse paraître, perd toute sa légitimité dès lors qu’elle commence à mettre à mal l’unité nationale si chèrement acquise. Bakassi, lutte contre Boko Haram, lutte contre les velléités sécessionnistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et contre les attaques à la frontière orientale ont été des terrains où s’est déployée cette volonté de préserver l’unité et l’intégrité territoriale du Cameroun. Son engagement à l’intérieur de nos frontières est le même. Pour consolider l’unité nationale, face aux revendications, qu’il a jugées légitimes, de certaines corporations d’enseignants et d’avocats anglophones dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en 2016, que le président de la République a, dès le début de la crise, ouvert des négociations avec les syndicats concernés.
Des réponses allant au-delà des attentes formulées ont été apportées par les pouvoirs publics. Dans un contexte où un groupe d’extrémistes, manipulés et instrumentalisés ont tenté de mettre en œuvre un agenda caché à l’objectif bien précis : la partition du Cameroun. Le Grand dialogue national organisé du 30 septembre au 4 octobre 2019 participait de cette volonté d’amener les Camerounais à s’asseoir en vue de trouver des solutions aux problèmes susceptibles de mettre à mal leur unité. Le prix de l’Union panafricaine des avocats (UPA), remis au Palais de l’Unité le 6 juin 2014 par l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, président honoraire de l’UPA est venu couronner les efforts d’un homme d’Etat soucieux d’œuvrer à la résolution pacifique des conflits. L’engagement pris devant ses compatriotes le 6 novembre 1982 reste d’actualité pour le président de la République : il a hérité d’un pays uni, et il entend léguer à la postérité un Cameroun où tous ses enfants continueront de vivre ensemble, fiers de leur diversité.